CHOFTIM

Une goutte de Torah – Année 10 – n° 517 – Choftim

7 Eloul 5782 – 3 septembre 2022

Servir D.ieu avec sa sensibilité

(16:22) : « N’érige pas de « Matseva » pour toi, chose odieuse à l’Éternel, ton D.ieu. »

Selon Rachi, une « Matseva » est une pierre dressée pour y offrir des sacrifices ; nos Patriarches offraient des sacrifices sur de telles pierres, mais elles furent ensuite interdites car les Cananéens les utilisaient pour leur culte idolâtre, et seuls les autels composés de plusieurs pierres (« Mizbea’h ») furent désormais autorisés.

Selon Rav Kook, la Matseva – pierre unique – symbolise une approche unique du service divin. Ainsi, nos Patriarches servaient D.ieu chacun à sa façon : Abraham mettait l’accent sur la bonté, Isaac sur la rigueur, Jacob sur la vérité, et leurs disciples se mettaient dans leurs pas.

Le Mizbea’h – autel formé de plusieurs pierres – symbolise la multiplicité et l’unité des voies d’accès au service divin. Une fois la Torah donnée, la Hala’ha – la loi juive, qui a été codifiée au fil des générations – constitue un tronc commun incontournable auquel nous devons nous rattacher ; chacun peut ensuite mener sa recherche spirituelle selon ses capacités, ses goûts et sa sensibilité : étude du Tana’h, de la Hala’ha, du Talmud, du Midrach, des textes plus ésotériques, etc. Ces diverses tendances s’enrichissent mutuellement, comme une symphonie est la résultante d’une grande variété d’instruments jouant sur le même thème, garant de l’unité.

On trouve une allusion à ces multiples facettes de la Torah dans le verset de la Genèse (2:9) : «… et l’Arbre de Vie était au centre du jardin… » L’arbre de vie est le symbole de la Torah. Il était placé au centre du jardin d’Eden de manière à pouvoir être accessible de toutes les directions.

Une histoire

Dans un centre de vacance, un bel été ensoleillé, David, petit garçon Séfarade, sympathise avec Sarah, petite fille Ashkénaze.

Echappant à la surveillance de leurs parents, ils vont se promener et se retrouvent devant un étang. Sarah suggère de se baigner.

David répond : « Oui se serait bien, mais on va mouiller nos vêtements. »

« On n’a qu’à les enlever, il n’y a personne » dit Sarah, joignant le geste à la parole.

Alors qu’elle est en tenue d’Eve, David se fige et la regarde d’un air stupéfait.

« Que se passe-t-il, tu ne te sens pas bien ? »

« Ça va, ça va, c’est que mes parents m’ont toujours dit que les juifs Ashkénazes étaient différents de nous, mais je n’aurai jamais imaginé à quel point ! »

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta