Parachat KI-TISSA

La Guémara (Sotta 11b) rapporte que les égyptiens, apprenant la naissance des enfants hébreux venaient pour les tuer à l’épée. Par miracle ces enfants étaient engloutis par la terre et protégés. Les égyptiens amenaient alors des boeufs pour labourer au-dessus d’eux, espérant ainsi les atteindre par le soc de la charrue. Mais les enfants eurent la vie sauve et, une fois les égyptiens partis, ils sortirent de la terre comme l’herbe des champs, ainsi qu’il est dit : « Je t’ai multiplié comme la végétation dans les champs » (Yéhézkel XVI, 7). Lorsqu’ils grandirent ils revinrent en groupe chez eux, comme il est dit : « tu as grandi et tu es revenu » (idem). Et quand l’Eternel se dévoile à la traversée de la Mer Rouge ce sont eux qui reconnaissent leur Créateur et qui proclament : « Voilà mon D… je Lui rends hommage » (Chémot XV, 2).

Le Midrach Rabba (Chémot XXIII,15) souligne la grandeur de ceux qui ont traversé la mer rouge. Moché Rabbénou a supplié D… de lui montrer Sa gloire mais D… lui a répondu : « Tu ne saurais voir Ma face, car nul homme ne peut Me voir et vivre (…) tu Me verras par derrière, mais Ma face ne peut être vue » (Chémot XXXIII, 18 à 23). Même les anges qui portent le trône céleste, au moment d’entamer leur cantique, ne savent pas où se trouve Le Créateur et disent : « Bénie soit la gloire de l’Eternel en Son lieu! » (Yéhezkel III, 12). Les hébreux par contre, au moment de la traversée de la mer, L’ont « montré du doigt » : « Voilà mon D…, je Lui rends hommage » (Chémot XV, 2).
On a du mal à comprendre comment à un tel niveau de spiritualité les enfants d’Israël ont pu faire le veau d’or et crier : « voici tes dieux, ô Israël, qui t’ont fait sortir du pays d’Egypte?» (Chémot XXXII, 4)

Certains commentateurs expliquent que les enfants d’Israël furent pris de panique, croyant Moché mort. Le Satan jeta la confusion dans le monde, lui donnant l’apparence des ténèbres et du désordre. Il leur montra aussi l’image du corps de Moché, transporté dans les airs du firmament céleste (voir Rachi Ch XXXII, 1). L’homme qui panique, perd son calme et sa sérénité. Ebranlé dans sa foi, il devient une proie facile pour l’inclination au mal, qui réussira à le faire tomber d’un seul coup « du haut de la montagne dans un puits profond » (Haguiga, 5b).

De Caïn il est dit : « Caïn parla à son frère Abel ». Le targoum Yonathan traduit : « Caïn dit à Abel il n’y a ni juge ni jugement, ni récompense ni punition, pas de monde futur ». Après quoi il tua son frère. Caïn à qui D… s’est adressé comme à un prophète, Caïn va renier subitement toute croyance parce que « D… se montra favorable à Abel et à son offrande (…) mais pas à la sienne. Caïn en conçut un grand chagrin et son visage fut abattu » (Bérechit IV, 4-5). Humilié, il perd tout discernement, tout espoir. Le Satan peut alors le faire tomber. Il assassinera son frère.

Nos sages (Sanhedrin 20b) disent que le roi Salomon chassé de son trône par le démon Achmédaï (Guittin 68b), ne régna plus que « sur son bâton ». C’est-à-dire que même pendant ces moments très difficiles il ne perdit pas espoir, gardant sa royauté sur la seule chose qui lui restait. C’est cette espérance qui lui donna par la suite, la force de retrouver sa place.

Shabbat Shalom Oumevorakh

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