Parachat VAYICHLA’H

« Yaacov étant resté seul, un homme lutta avec lui, jusqu’au lever de l’aube. Voyant qu’il ne pouvait le vaincre, il le toucha à la hanche  et la hanche de Yaacov se luxa tandis qu’il luttait avec lui. » (Beréchit XXXII, 25-26).  

Nos maîtres (Beréchit Rabba 77,3. Voir aussi Rachi) nous révèlent que cet homme était l’Ange de Essav, et qu’il ne s’agissait pas d’une simple bataille au plan physique mais d’un combat spirituel essentiel. Ils nous font remarquer (Houlin 91a) à propos du verset « un homme lutta avec lui (vayéavek ich imo) », que la poussière (avak) levée par leur lutte arriva jusqu’au Trône céleste, une « confrontation » spirituelle qui touche les points les plus importants pour Israël.

Avoir à lutter contre un Ange n’est pas une des choses les plus simples ! A propos de David Hamélékh, il est écrit que : « Le roi David était vieux … on l’enveloppait de vêtements sans qu’il en fût réchauffé » (Mélakhim I, I, 1), etle Midrach (Tana Débé Eliyahou, ch. 7) rapporte que David ayant vu le glaive de l’Ange de la mort, (en pleine épidémie d’alors), en eut une grande frayeur qui lui fit perdre ses forces, et depuis aucun habit ne réussissait à le réchauffer.

Yaacov, face à face avec l’ange de Essav, eut à lutter sur tous les fondamentaux du Judaïsme, l’Etude de la Torah, la pratique des Mitsvot, la prière, l’éducation, la Tsniout …. Certes Yaacov l’emporta, mais le coup reçu à sa hanche le fera « boiter » jusqu’à la venue du Machia’h (Zohar Tome I, 170b), c’est à dire que les conséquences se feront sentir sur sa descendance jusqu’à la fin des temps.

Le Rav Chimchon Pinkous, zatsal, cite le Zohar (Id., 171a) qui dit que  la hanche, frappée par l’Ange de Essav, fait allusion aux « Tamkhin dé Orayta » : ceux qui soutiennent l’Etude de la Torah. Ils sont comparés à la hanche en ce qu’elle porte le corps. Ils portent, eux, l’étude de la Torah par leur participation financière à ceux-là qui s’y adonnent. Ce soutien constant du peuple d’Israël à l’Etude est heureusement dans notre génération actuelle des plus conséquents, au travers des écoles, des Yéchivot, des synagogues et des maisons d’étude.

Mais précise le Rav cette approche est insuffisante, il convient de ressentir la responsabilité de perpétuer la Torah au sein du peuple d’Israël et de faire en sorte que ce soutien à l’Etude soit prépondérant. Chaque juif se veut accomplir des Mitsvot (celles qui le concernent), réciter ses prières et se réserver des moments d’étude personnelle, mais ne ressent pas toujours la responsabilité collective qui demande que toutes les facettes de la Torah soient étudiées, qu’elles soient ou non d’actualité.

 Cette responsabilité collective intéresse l’étude des sujets les plus simples comme celle des plus complexes, les plus faciles comme celle des plus ardus. Que jamais (à D… ne plaise) aucun point de la Torah ne soit délaissé, voire oublié ! D’après le Zohar, la venue du Machia’h en dépendrait aussi, et s’investir dans cette approche fera hâter la délivrance finale. Amen

Chabbat Chalom Oumévorakh