Parachat VEZOT HABERAKHA

Nous lisons, le jour de Simhat Torah, la dernière Paracha du Pentateuque, qui rapporte le décès de Moché et sa succession par son élève Yéhochoua Bin Noun, comme il est écrit : « Or Yéhochoua Bin Noun était plein de l’esprit de sagesse … et les enfants d’Israël lui obéirent et agirent comme l’Eternel l’avait prescrit à Moché » (Dévarim 34,9).
On peut s’étonner du choix par l’Eternel de Yéhochoua. En effet, d’après le Ramban, les noms des explorateurs dans la Parachat Chélah Lékha sont mentionnés en fonction de la grandeur de chacun d’entre eux et Yéhochoua n’est cité qu’en cinquième position. De plus les explorateurs étaient des chefs de cinquante (d’après le Baal Hatourim) ; il y avait aussi les six mille chefs de cent et les six cents chefs de mille qui, tous, étaient encore plus grands ! Pourquoi donc est-ce Yéhochoua qui vient succéder à Moché?
Le Midrach Tanhouma, rapporté par Rachi dans parachat Pin’has (Bamidbar 27,16), révèle que Moché s’était dit : « le moment est venu de m’occuper de mes propres intérêts et de demander que mes enfants puissent hériter de ma dignité ». Le Saint Béni soit-Il lui a répondu : « tel n’est pas Mon dessein, Yéhochoua fils de Noun, le serviteur, mérite de recevoir la récompense de sa fidélité pour n’avoir pas quitté l’intérieur de la Tente (Chémot 33,11) ».
Lorsque Moché est monté sur le mont Sinaï pour recevoir la Torah il est dit : « Moché se leva ainsi que Yéhochoua son serviteur ; puis il monta sur la montagne de D… » (Chémot 24,13). Rachi dit sur place : « je ne sais quel rôle joue ici Yéhochoua. Je pense que le disciple a accompagné son maître jusqu’aux limites de la montagne, n’ayant pas le droit de les franchir. Yéhochoua y a planté sa tente et ne l’a pas quitté pendant quarante jours, (dans l’attente du retour de Moché) ».
Le Rav Miller zatsal, de Gateshead, souligne la volonté de Yéhochoua de ne pas manquer un seul instant l’enseignement de son maître. Le campement des enfants d’Israël se trouvait, à peine, à quelques minutes de la montagne, mais il préféra rester seul pendant six semaines pour être au plus proche de Moché. C’est ce qui lui valut le titre d’ « homme animé de Mon esprit» (Bamidbar 27,18) qui signifie d’après le Sforno qu’il était « prêt à recevoir la lumière du Roi vivant », et d’après Rachi « qui s’accorde avec l’état d’esprit de chacun ».
Du fait de son vouloir à s’attacher à la Sagesse Divine, Yéhochoua a réussi à devenir un support apte à recevoir la lumière d’Hachem. Parvenu à ce niveau, il dispose de cette force qui permet de comprendre l’état d’esprit de chacun, et de lui parler le langage adéquat. C’est assurément la qualité requise pour être Le dirigeant du peuple d’Israël.

Shabbat Shalom & Hag Samea’h