SOUKOT 5781

S O U K O T

La Michna dans Souka (Ch 2, 9) enseigne que « nous sommes dispensés de la mitsva lorsqu’il pleut dans la Souka. A quoi cela est-il comparable ? A l’esclave venu servir son maître, avec un verre d’eau, que son Maitre refuse et lui jette à la figure ». Au premier abord, c’est un enseignement difficile que nous transmet le Tana, à savoir que la pluie dans la Souka, est le signe que l’Eternel ne veut pas de notre mitsva.

Le Rav Réouven Karlenchtein zatsal, nous invite à méditer sur la déduction qui s’impose : quand il ne pleut pas, c’est que le verre d’eau est agréé. Nos Sages nous dévoileraient, qu’habiter dans la Souka, c’est comme servir un verre d’eau auRoi des Rois ; c’est la seule mitsva où nous trouvons une telle expression, pour nous rappeler que nous sommes à Son service.

En retour, Hachem est attaché à Ses serviteurs. « Vous demeurerez dans des tentes durant sept jours … afin que vos générations sachent que J’ai fait demeurer les enfants d’Israël dans des tentes, quand Je les ai fait sortir du pays d’Egypte »(Vayikra XXIII, 42-43)J’ai fait demeurer dans des tentes, Rabbi Eliezer dit qu’il s’agit des colonnes de nuées qui accompagnaient Israël dans le désert, bien que d’après Rabbi Akiva il s’agit de véritables tentes que l’Eternel leur a procurées.

Mais pourquoi avoir institué une fête en souvenir des colonnes de nuées plus particulièrement ? La traversée du désert a connu d’autres miracles tout aussi grands ! Le puits de Miryam qui suivait pour donner à boire, la manne qui tombait chaque jour, quarante ans durant. Cette manne et l’eau, indispensables à la survie du peuple, auraient pu suffire. Les colonnes de nuées étaient un cadeau supplémentaire, une marque d’amour particulière, qui témoigne de la Présence divine et de Son attachement envers Son peuple. C’est donc pour cela, pour cette raison uniquement, que les nuées ont été retenues.

Le Talmud (Baba Métsia 86b) nous enseigne que pour tous les efforts fournis par Abraham, pour accueillir les anges, venus lui rendre visite le troisième jour de la mila, D… le gratifiera, mesure pour mesure, en ses enfants. Parce qu’ « il prit de la crème et du lait » (Béréchit XVIII ,8), les enfants d’Israël eurent la manne. « Qu’on aille quérir un peu d’eau » (idem 4)ils eurent le puits de Miryam. Et parce qu’Abraham « se tenait devant eux sous l’arbre » (idem 8), ils avancèrent sous la protection des colonnes de nuées.

Les anges, Abraham pensait qu’il s’agissait d’hommes, des voyageurs. Il se soucia de leur procurer à boire et à manger, les besoins élémentaires de tout homme. Mais en restant debout devant eux, alors qu’il aurait pu se retirer, et se reposer de ses douleurs, Abraham se montre, prévenant à leur égard, attentif à leur demande éventuelle. Et c’est cette conduite (au-delà de son « devoir ») qui vaudra la Présence de l’Eternel au sein de son peuple.

Le Rav Steinman zatsal note que le Midrach Tanhouma (Vayéra 4) rapporte, que pour chaque mot prononcé par Abraham, sa descendance en reçu la récompense. Parce qu’il a dit « qu’on aille quérir (Youkah Na) », sa descendance reçut la mitsva du korban Pessah « que chacun se procure (Véyikhou) un agneau » (Chémot XII, 3). Parce qu’il a dit « un peu d’eau », elle reçut le puits. Parce qu’il a dit  « lavez vos pieds », l’Eternel lavera ses enfants de toutes leurs fautes. Et parce qu’il a dit « et reposez-vous sous cet arbre », l’Eternel leur donnera la mitsva de Souka.

Le Rav souligne qu’Abraham aurait très bien pu se défaire de la mitsva de recevoir les anges, vue sa souffrance et sa fatigue, et décider de se ménager en premier. Mais alors, sa descendance aurait été privée de la manne et du puits, du Korban Pessah et du pardon des fautes le jour de Kippour et de la mitsva de Souka !

Tizkou Léchanim Rabot

Chabbat Chalom et Hag Saméa’h