Sur le verset : « Vous observerez donc mes lois, et mes statuts, que l’homme fera et il vivra par eux, Je suis l’Eternel » (Vayikra XVIII, 5), Rachi nous commente : « Il vivra, s’adresse à la vie au monde futur, parce que si tu veux dire que c’est dans ce monde-ci, l’homme ne finit-il pas par mourir ? »
De ce même verset, la Guémara, dans Sanhedrin (74a), apprend que l’homme est autorisé à transgresser la Torah pour sauver sa vie. A l’exception de l’idolâtrie, de la débauche et du meurtre, pour tous les autres interdits, édictés par la Torah, si l’on dit à quelqu’un : « Transgresse, et tu ne seras pas tué ! », il transgressera plutôt que de se laisser tuer, parce que les Mitsvot nous ont été données pour vivre : « il vivra » par elles et ne mourra pas pour elles !
Rabbi ‘Haïm de Vologine, dans son Néféch Ha’haïm (Chaar 1, ch 6), nous explique que l’homme est relié aux mondes d’En Haut, dans une interaction permanente. Chacune de nos actions ici-bas est une « initiative » génératrice d’une réaction correspondante au Ciel dans les mondes spirituels. Lorsqu’un homme accomplit une Mitsva, cette dernière apporte, en retour, une sanctification, sur tous les membres de son corps qui ont participé à l’accomplissement de cette Mitsva.
Dès qu’un juif pense faire une Mitsva, quelle qu’elle soit, une marque, une trace (Réchimou) se fait En Haut, dans la racine même de son âme, et de là bas, il lui reviendra une lumière enveloppante (Or makif). C’est ce que nos Sages enseignent (dans Yoma, 39a) : « Vous vous sanctifierez et vous serez saints, parce que Je suis Saint (Vayikra XI, 44), lorsqu’un homme se sanctifie quelque peu, on le sanctifiera abondamment ; ici-bas, on le sanctifiera du Ciel ; s’il se sanctifie dans ce monde-ci, il le sera dans le monde futur ! ».
C’est aussi cette kédoucha, cette sainteté, qui lui permettra de terminer la mitsva et surtout d’en accomplir d’autres, comme il est dit « Une Mitsva entraine une autre … car la récompense d’une Mitsva est une Mitsva » (Avot chap. 4, 2). Et c’est par cela que l’homme est attaché à son Créateur, dès son vivant : « Vous qui êtes restés fidèles à l’Eternel, votre D…, vous êtes tous vivants aujourd’hui » (Dévarim IV, 4). Ô combiendoit-on se réjouir d’être ainsi soumis aux Mitsvot de la Torah !
Aussi poursuit le Rav ‘Haïm, faut-il comprendre, l’explication du verset de notre paracha, « et il vivra par eux », littéralement, « dans eux » (bahem), entouré de la sainteté des Mitsvot qui amènent ici-bas l’atmosphère d’En Haut, du gan Eden.
Les commentateurs rapportent une autre facette de la signification du vivre par les Mitsvot. Les Mitsvot nous ont été données afin que l’homme « vivepar elles », c’est-à-dire qu’il en ressente de la joie et du bonheur à les accomplir. On peut accomplir les commandements de D… comme une contrainte permanente, ou par contre, comme un épanouissement, un privilège, tout à notre bénéfice. N’est-ce pas ce que nous disons tous les jours dans la prière du soir : « car ils sont notre vie et la longévité de nos jours » ?
Chabbat Chalom Oumévorakh