Une goutte de Torah – Année 13 – n° 657 – A’harei Mot & Quedochim
12 Iyar 5785 – 10 mai 2025
Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’, ainsi qu’à la guérison complète de notre relectrice, Tania bat ‘Haya Clara.
Le vol
Si on demande où l’interdiction du vol est-elle mentionnée dans la Torah, la réponse classique est : dans les 10 commandements (Exode 20:13 et Deutéronome 5:17.) : “… Tu ne voleras pas…”
D’après le Talmud (Sanhedrin 86a), la Torah vient ici interdire le vol de personnes – le kidnapping, car cette interdiction – passible de la peine de mort – est juxtaposée à celles du meurtre et de l’adultère, passibles de la même peine.
Par contre, dans la Paracha, le verset (19:11) : “Vous ne volerez pas…” se réfère à l’interdiction du vol de biens matériels. Le Talmud le déduit également du contexte, car ce verset apparaît dans un passage traitant d’affaires d’argent. Rav Yehiel Brand rapporte plusieurs explications sur l’usage du pluriel dans le verset : (i) celui qui s’empare malhonnêtement du bien d’autrui n’est pas le seul «voleur», c’est aussi celui qui, le voyant, garde le silence. (Ibn Ezra) ; (ii) l’acheteur d’un objet volé se rend aussi coupable de vol (Noam Hamitsvot) ; (iii) celui qui vole incite d’autres à suivre son exemple (Rav Yehonathan Eybéchitz)
Selon nos sages, l’interdiction du vol recouvre aussi l’oubli d’un prêt, l’obligation d’arriver à l’heure et de remettre un livre à sa place (vol de temps), l’interdiction de réveiller quelqu’un (vol de sommeil), de s’attribuer les mérites d’un autre (vol d’honneur), de donner la charité avec dédain (vol de dignité), etc.
Une histoire
David, un élégant banquier, habite une banlieue chic de Londres et se rend chaque jour à la City en métro. Compte tenu du temps pluvieux de la capitale anglaise, il a toujours plusieurs parapluies à la maison.
Un matin, il réalise que, la veille, sa femme a emmené tous les parapluies à réparer en ville, et il quitte la maison les mains vides.
Il s’installe dans le métro, en route pour son bureau. Au moment de se lever pour sortir, il attrape machinalement, par habitude, le parapluie de la femme assise à côté de lui. Elle s’écrie : “Voleur ! Rendez-moi mon parapluie !!!”
David, rouge de honte, s’excuse, lui rend son parapluie et quitte furtivement le wagon sous le murmure réprobateur des passagers qui ont assisté à la scène.
En rentrant du travail, il s’arrête à l’atelier de réparation et récupère ses huit parapluies bien remis en état.
Lorsqu’il s’assied dans le métro pour chez lui en tenant ses huit parapluies sous le bras, il aperçoit avec horreur, assise face à lui, la femme de ce matin qui le scrute d’un regard perçant et lui lance sur un ton sarcastique : “Eh bien, la récolte a été bonne je vois !”
Chabbat Chalom
Jean Guetta
Relu et mis en page par Tania Guetta