Balak

Une goutte de Torah – Année 12 – n° 615 – Balak

14 Tamouz 5784 – 20 juillet 2024

Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.

L’humour divin

Rav Jonathan Sacks z’l’ attire notre attention sur plusieurs exemples d’humour divin dans la Torah.

Au début de l’humanité, les hommes s’imaginaient pouvoir défier D.ieu en construisant une tour suffisamment haute, la tour de Babel. Minuscule à l’échelle de l’univers, D.ieu à du “descendre” regarder  de quoi il s’agissait. Pour ridiculiser cette humanité arrogante, Il confond leur langage et du jour au lendemain, l’absence de communication transforme leur projet en Vaudeville.

Lorsque D.ieu frappe l’Egypte de Ses dix plaies, on imagine les Egyptiens creusant fébrilement le sol pour essayer de trouver de l’eau qui n’a pas été transformé en sang, ou leurs efforts désespérés pour échapper aux grenouilles qui s’infiltrent jusque dans leurs toilettes. Lors de la 6° plaie (les ulcères), les fiers sorciers qui se targuaient de pouvoir répliquer les plaies sont cloués au lit par les ulcères et ne peuvent même plus se présenter devant Pharaon.

Bilam – qu’on découvre dans notre Paracha – était un sorcier doté de capacités prophétiques. Très réputé dans la région et orgueilleux, il prend de haut les envoyés des rois qui viennent faire appel à ses services. Il est finalement engagé par le roi de Moav pour maudire les Hébreux. En chemin, il se ridiculise en n’étant même pas capable – lui le grand prophète – de voir les anges que son ânesse a parfaitement identifiés. Arrivé sur place, la farce continue : D.ieu change ses malédictions en bénédictions au grand dam du roi de Moav qui trépigne d’indignation devant la nullité de ce soi-disant prophète, et le renvoie chez lui bredouille.

“L’homme planifie, et D.ieu rigole” : on retrouve ce proverbe Yiddish sous différentes formes dans de nombreuses sources bibliques et talmudiques.

Une histoire du Talmud

Le Talmud (Baba Metsia 59b) rapporte cette histoire : un débat opposait Rabbi Eliezer aux Sages sur l’état de pureté d’un certain type de four (four “Akhnai”).

Pour prouver qu’il avait raison, Rabbi Eliezer fit déplacer un caroubier, inversa un cours d’eau et fit à demi s’écrouler les murs de la maison d’étude (qui restèrent penchés pour respecter les deux opinions).

Enfin, une voix céleste se fit entendre et déclara : “Rabbi Eliezer a raison !” Alors un des Sages se leva et rétorqua au Ciel : “La Torah n’est plus au Ciel (depuis qu’elle a été donnée aux Hébreux au Mont Sinaï) et la décision sera prise à la majorité des Sages !”

L’histoire est connue, mais la fin un peu moins : A la réponse des Sages, D.ieu éclata de rire et s’exclama : “Mes enfants m’ont bien eu, Mes enfants m’ont bien eu !”

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta