Behahalote’ha

Une goutte de Torah – Année 13 – n° 662 – Behahalote’ha

18 Sivan 5785 – 14 juin 2025

Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’, ainsi qu’à la guérison complète de notre relectrice, Tania bat ‘Haya Clara.

Le danger de la routine

Au début de la Paracha, D.ieu demande à Aaron par l’intermédiaire de Moïse d’allumer le candélabre. La Torah poursuit (8:3) : “Ainsi fit Aaron….comme D. l’avait ordonné… ”.

Rachi commente : “la Torah fait l’éloge d’Aaron qui n’a pas changé l’ordre qu’il avait reçu. ”

Ce commentaire est surprenant. Pourquoi un tel éloge ? Aaron n’a fait qu’accomplir l’ordre divin. Quoi de plus normal pour un Grand Prêtre ?

Le Sfat Emet explique : comme Aaron devait désormais allumer le candélabre chaque jour, Rachi fait allusion au fait que, durant toute sa vie, il procéda à cet allumage quotidien avec le même souci du détail, la même ferveur et le même enthousiasme que le premier jour.

Bien souvent, on commence une nouvelle activité avec beaucoup d’enthousiasme, mais, après un certain temps, on finit par se lasser, par la bâcler, et parfois même par l’abandonner.

Si Aaron, dont le niveau spirituel était tellement élevé, a mérité un éloge pour ne pas avoir cédé à l’érosion de la routine, combien devons-nous faire attention à ne pas tomber dans ce piège ! 

Il est donc très important, dans tous les domaines de la vie, mais surtout en matière spirituelle où prières et rituels peuvent rapidement devenir mécaniques, d’être conscient de ce danger et de s’efforcer de préserver dans son cœur cet enthousiasme du premier jour.

Une histoire

On raconte qu’un rabbin qui avait préparé un jeune garçon à sa Bar Mitsva se retrouva invité, après la mise des Tefillin à la synagogue, au repas familial. La table était décorée d’une vaisselle fine et d’une belle argenterie, et les mets les plus fins étaient servis.

A la fin du repas, le rabbin prit congé de la famille en recommandant au jeune garçon de continuer  à mettre ses Tefillin tous les jours avec le même enthousiasme, et surtout de ne jamais omettre cette Mitsva.

Le lendemain, la maitresse de maison constata qu’il manquait une petite cuillère en argent. Comme le rabbin était la seule personne étrangère présente au repas, les soupçons se portèrent sur lui. Personne n’osa lui réclamer l’objet, mais la famille décida de rompre tout lien avec lui.

Quelques années plus tard, le jeune garçon devenu adulte se maria. Lorsque le rabbin vint lui présenter ses félicitations, le garçon finit par lui avouer, un peu gêné, que sa famille s’était tenue à l’écart pendant toutes ses années, car ils le soupçonnaient d’avoir volé une petite cuillère en argent.

“Ah, la petite cuillère ! ”, s’amusa le rabbin, “Oui, je l’avais prise et je l’avais rangé dans ta pochette de Tefillin ! ”

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta