BO

Une goutte de Torah – Année 13 – n° 643 – Bo

3 Chevat 5785 – 1er février 2025

Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’, ainsi qu’à la guérison complète de notre relectrice, Tania bat ‘Haya Clara, qui s’est cassée la jambe cette semaine.

“Voir” son prochain

D.ieu suscite la plaie des ténèbres sur l’Egypte (10:23) : “Aucun homme ne pouvait voir son frère, ni se lever de sa place pendant trois jours, mais tous les Hébreux jouissaient de la lumière dans leurs demeures.»

Au-delà de la plaie qui frappa les Egyptiens, beaucoup de commentateurs donnent un sens plus profond à ce verset. Selon le ‘Hidoushei Harim, il décrit l’obscurité spirituelle où se trouvaient les Egyptiens, inconscients, aveugles ou insensibles aux besoins des autres, même à ceux de leur propre famille comme le suggère le verset : “aucun homme ne pouvait voir son frère…”

Ils ne pouvaient pas “se lever de leur place”, car leur indifférence aux souffrances des Hébreux les avait anesthésiés et les rendait même insensibles aux difficultés auxquelles ils étaient confrontés. Cela peut expliquer l’attitude de Pharaon, à qui Moïse avait annoncé la plaie des premiers-nés, et qui est néanmoins allé se coucher avant d’être réveillé à minuit (12:30) : “Pharaon se réveilla dans la nuit, ainsi que tous ses serviteurs et tous les Égyptiens et ce fut une clameur immense dans l’Égypte: car il n’y avait point de maison qui ne renfermât un mort.”

Les Hébreux, par contre, avaient de la lumière grâce à leur solidarité et leur soutien mutuel dans l’adversité.

Cette tradition de solidarité juive s’est perpétuée à travers l’histoire, avec des institutions d’aide aux plus démunis dans chaque communauté et des actions humanitaires au-delà des frontières. Israël, par exemple, envoie régulièrement des équipes de secours et des hôpitaux de campagne pour aider les victimes de catastrophes, comme en Haïti (2010), au Népal (2015) et en Turquie (2023), illustrant l’idée talmudique (Sanhedrin 37a) que sauver une vie revient à sauver le monde entier.

Une histoire vraie

La plupart d’entre nous sont inondés de courriers ou d’e-mail sollicitant des dons pour une cause ou une autre. Ceux qui en ont les moyens envoient souvent une contribution. D’autres y jettent un coup d’œil rapide avant de jeter le courrier ou d’effacer l’e-mail. Certains soupirent.

Rabbi Yitzhak Hisiger rapporte dans son livre “Powerful Moments” la coutume d’un rabbin new-yorkais qui dépose systématiquement les courriers qu’il reçoit sur son bureau. Régulièrement, il examine la pile et envoie une contribution à ceux qu’il est en mesure de soutenir.

Les autres ne sont pas tout de suite jetées à la poubelle. Il saisit chaque courrier et récite avec ferveur un chapitre des Psaumes en faveur du demandeur à qui il ne peut apporter un soutien financier, que ce soit une association ou une personne. Ce n’est qu’après avoir procédé à ce rituel qu’il s’en débarrasse à contrecœur.

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta