Une goutte de Torah – Année 12 – n° 612 – Chela’h Le’ha
23 Sivan 5784 – 29 juin 2024
Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.
Voir au-delà du regard
Moïse donne ses instructions aux explorateurs (13:18) : “Regardez le pays. Comment est-il ? Le peuple qui l’occupe, est-il robuste ou faible, peu nombreux ou en grand nombre ? ” Leur mission était de bien observer la terre de Canaan et de rendre compte à Moïse de ce qu’ils avaient vu.
Malheureusement, ils ont bien regardé ce qu’ils avaient en face d’eux, mais leur perception était faussée, ce qui les a conduits à rapporter un avis très négatif sur la terre, avec les conséquences funestes que l’on sait.
Rabbi Ephraim Mirvis, Grand Rabbin d’Angleterre, rapproche cette épisode d’une des bénédictions que nous récitons le matin au lever : “Béni sois-Tu Eternel … qui ouvre les yeux des aveugles” Dans son sens simple, nous rendons grâce à D.ieu de pouvoir ouvrir les yeux le matin après avoir les avoir eu fermés pendant la nuit.
Il ramène une question intéressante : un aveugle peut-il réciter cette bénédiction ? Le Michna Broura (code de loi juive) répond positivement. En effet, la racine du mot “ouvrir (les yeux)” : PoKea’H est la même que celle de PiKea’H qui signifie “intelligent”. L’aveugle doit aussi remercier D.ieu de lui avoir donné la faculté d’intelligence. D’ailleurs, dans la plupart des langues, le verbe voir a aussi le sens de “comprendre”. Par exemple l’expression : “je vois ce que tu veux dire”.
Contrairement à un aveugle, qui possède cette capacité de perception, les espions ont gaspillé et même abusé du don de la vue en restant aveugles aux réalités de la terre de Canaan.
A la fin de la Paracha, nous lisons le troisième paragraphe du Chéma (15:39) : “… et vous les regarderez (vos Tsitsit) et vous vous rappellerez tous les commandements de l’Eternel…” Là encore, la vision physique n’est qu’un outil pour nous rappeler les Mitsvot que nous devons accomplir.
Sachons user intelligemment du don de la vision dont nous a gratifié l’Eternel.
Une histoire
Après que Bogdan Kowalczyk émigra de sa Pologne natale pour s’installer aux Etats-Unis, il fut invité à subir un examen des yeux afin de pouvoir obtenir son permis de conduire.
Installé devant le tableau permettant de mesure l’acuité visuelle, on lui demanda d’essayer de lire la dernière ligne du bas, écrite en minuscules caractères.
Il annonça sans hésiter : P O W Z Y N S K E Y
Devant l’étonnement suscité par sa capacité, à son âge, de lire de si petits caractères, il répondit : “Ce type était mon voisin du dessous à Varsovie”.
Chabbat Chalom
Jean Guetta
Relu et mis en page par Tania Guetta