Une goutte de Torah – Année 12 – n° 600 – Chemini
27 Adar II 5784 – 6 avril 2024
Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.
Cacheroute, passé, présent et futur
Pour être permis à la consommation, un mammifère doit ruminer et avoir les sabots fendus. La Torah distingue quatre animaux qui ne présentent qu’un seul de ces signes : le chameau, la gerboise et le lièvre, qui ruminent mais n’ont pas les sabots fendus ; et le porc qui a les sabots fendus mais ne rumine pas.
Le Midrach associe certains de ces animaux à différents peuples : Israël est comparé à l’agneau, Edom (aujourd’hui le monde occidental) est comparé au porc, et Babylone (aujourd’hui le monde islamique) au chameau.
Dans cette symbolique, les sabots fendus représentent la projection dans l’avenir : l’animal aux sabots fendus laisse sa trace sur le sol et a tendance à aller de l’avant. La rumination, à l’inverse, consiste à vivre dans la nostalgie du passé, avec une difficulté à se projeter dans l’avenir.
Ainsi, le monde occidental est focalisé sur l’avenir, obsédé par la modernité dans une course en avant qui laisse peu de place au passé, la tradition étant plutôt considérée comme une forme d’archaïsme. Le monde islamique, lui, pêche par excès inverse ; toute entorse à la tradition est durement stigmatisée, ce qui le freine beaucoup pour rentrer dans la modernité.
Israël combine les deux caractéristiques : alliant le respect des anciens à un fort accent mis sur l’éducation des enfants et la modernité, la tradition juive accorde une importance capitale à la mémoire, mais toujours dans le but d’en faire un tremplin pour dynamiser son avenir en attendant l’ère messianique (les deux thèmes du Seder de Pessah). C’est pour cela qu’on trouvera un grand nombre de juifs à la pointe de la modernité, mais néanmoins fortement attachés à leur tradition ancestrale.
Une histoire vraie
Kivi Bernhard est un conférencier de renommée mondiale, particulièrement apprécié dans le monde de la high tech. Il y a quelques années, Microsoft l’invita à prononcer le discours d’ouverture d’un congrès de la société, en présence du fondateur Bill Gates.
Après avoir accepté avec enthousiasme, il découvrit que l’ouverture avait lieu un Chabbat. Comme Kivi Bernhard est un juif religieux, respectueux de la tradition, il appela immédiatement Microsoft pour se décommander. Microsoft essaya de le persuader par tous les moyens, multipliant même ses honoraires au-delà du raisonnable, mais Kivi Bernhard resta inflexible expliquant à ses interlocuteurs abasourdis qu’il ne pouvait pas profaner le Chabbat.
Tenant absolument à sa prestation, la société n’eut pas d’autre choix que de remettre l’ouverture du congrès au lendemain, dimanche.
On raconte qu’à la suite de cet incident, Bill Gates confia : “certaines choses ne peuvent pas être achetées ; il me semble que le Chabbat d’un juif en fait partie.”
Chabbat Chalom
Jean Guetta
Relu et mis en page par Tania Guetta