Une goutte de Torah – Année 10 – n° 522 – Haazinou
13 Tichri 5783 – 8 octobre 2022
La prunelle de Ses yeux
La Paracha Haazinou est le dernier discours de Moïse avant qu’il ne bénisse toutes les tribus et passe de vie à trépas. Ce discours – que la Torah qualifie de cantique – condense l’histoire d’Israël, les bienfaits dont D.ieu l’a comblée et ses rebellions. Il met en avant la relation privilégiée qui lie le peuple juif au Créateur : (32:10): « …D.ieu l’entoure…et le protège comme la pupille (אישון) de Son œil. »
On retrouve cette expression dans les Psaumes où David implore D.ieu : (17:8) : « Garde-moi comme la pupille (אישון) des yeux… »
Selon Rabbi Ephraim Mirvis (Grand Rabbin d’Angleterre), le terme hébreu « Ishon » (pupille) – composé du mot « Ish » (homme) suivi du diminutif « On » – signifie littéralement « petit homme ». Le terme pupille viendrait du latin « Pupilla », diminutif de « Pupa » (poupée). Notre reflet dans la pupille de l’autre ressemble à une petite poupée ! Rav Gifter z’tl (Rosh Yeshiva de Telz) en tire un enseignement éthique : lorsque nous sommes tentés de jeter un regard critique sur quelqu’un, regardons-le bien dans les yeux pour mesurer combien nous sommes petits, c’est à dire loin d’être nous-même parfaits !
Plus tard, on nomma la pupille de l’œil « prunelle » – une petite prune sauvage – probablement du fait de sa forme ronde comme la pupille. L’expression « Tenir à quelque chose comme à la prunelle de ses yeux » – pour désigner ce qui nous est très cher – est directement issue de la Torah.
Un conte
Un homme épousa une belle fille qu’il aimait beaucoup, et à qui il tenait comme à la prunelle de ses yeux.
Un jour elle développa une maladie de peau et commença à perdre sa beauté. Un peu plus tard, son mari eut un accident et perdit la vue. Cependant leur vie conjugale continua, et ils s’aimaient beaucoup.
Vint le jour où elle mourut. Sa mort causa beaucoup de chagrin à son mari. Après la période de deuil, il voulut quitter la ville. On lui fit remarquer : « Comment allez-vous être capable de vous débrouiller tout seul sans votre femme pour vous aider ? » Il répondit : « Je ne suis pas aveugle ; je faisais juste semblant, parce que si elle avait su que je pouvais voir sa laideur, cela lui aurait fait plus mal que sa maladie ; c’était une très bonne épouse ; je voulais juste la garder heureuse. »
Parfois, il est bon de faire semblant d’être aveugle et d’ignorer certains défauts des autres afin d’être heureux.
(Torah-Box.com)
Chabbat Chalom
Jean Guetta
Relu et mis en page par Tania Guetta