Une goutte de Torah – Année 11 – n° 572 – Haazinou
8 Tichri 5784 – 23 septembre 2023
La Torah et l’eau
(32:2) : “Que mon enseignement goutte comme la pluie ; que mon discours coule comme la rosée, comme l’averse sur le gazon et comme la giboulée sur l’herbe.”
Dans nos sources, l’eau symbolise souvent la Torah du fait de leurs caractéristiques communes :
· Comme l’eau apporte la vie en pénétrant au cœur des cellules, la Torah pénètre au plus profond de l’homme pour nourrir sa vie spirituelle. Pour des érudits aguerris aux sujets complexes, elle sera une pluie pénétrante qui les épanouira ; d’autres ne pourront en tirer profit qu’en l’absorbant progressivement sous forme de petites gouttelettes de rosée.
· Comme l’effet de l’arrosage n’est pas directement visible, la Torah pénètre lentement un individu pour le faire grandir.
· Comme l’eau coule vers le bas, la Torah doit couler vers le bas : du maître vers l’élève qui doit faire preuve d’humilité dans son étude.
· Comme l’eau fait indifféremment pousser les bonnes et les mauvaises graines, il en est de même de la Torah, et son étude doit s’accompagner d’un travail sur ses traits de caractères pour être bénéfique ; selon le Talmud (Chabbat 88b) : “ la Torah est un élixir de vie pour ceux qui la saisissent de la main droite (i.e. avec la bonne approche) et un élixir de mort pour ceux qui la saisisse de la main gauche ”. L’histoire biblique montre que certains grands érudits ont effectivement très mal tourné.
· Comme les petits ruisseaux font les grandes rivières, les petites gouttes de Torah (comme celle-ci J) régulièrement accumulées finissent par avoir un impact significatif.
· Comme l’eau paraît insipide lorsqu’on n’a pas soif, mais que c’est la seule boisson qui désaltère vraiment quelqu’un d’assoiffé, la Torah ne sera pleinement appréciée que par un esprit ouvert, en quête spirituelle et assoiffé de savoir ; image utilisée par Pirkei Avot (1:4) : “…bois goulûment les paroles des Sages.”
Une histoire
David est dans le train un après-midi d’été ; la chaleur est étouffante ; assise en face de lui, une vieille dame murmure : “ Oh que j’ai soif….. Oh que j’ai soif..… Oh que j’ai soif….. ”. Au bout de quelques minutes, le murmure se transforme en une plainte lancinante : “ Oh que j’ai soif….. Oh que j’ai soif..… Oh que j’ai soif….. ”
Passablement irrité, mais bon garçon, David se rend au wagon restaurant, achète une bouteille d’eau, et la ramène à la vieille dame. Sans un mot, elle se saisit de la bouteille et en boit goulûment le contenu en quelques secondes.
Elle regarde alors David avec reconnaissance, et commence : “ Ah que j’avais soif….. Ah que j’avais soif….. Ah que j’avais soif….. ”
Chabbat Chalom & Chana Tova & Gmar ‘Hatima Tova
Jean Guetta
Relu et mis en page par Tania Guetta
