Une goutte de Torah – Année 13 – n° 678 – Haazinou
12 Tichri 5786 – 4 octobre 2025
Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’, ainsi qu’à la guérison complète de notre relectrice, Tania bat ‘Haya Clara.
Développer sa sensibilité spirituelle
Moïse se prépare à délivrer son dernier message au peuple et l’introduit ainsi (32 :1) : “Ecoutez, O Cieux, et je parlerai … ”
Le Rabbi de Kotzk, rapporté par Rav Twersky, interprète ainsi ce texte : “Ecoutez les Cieux, et je parlerai… ”
Constamment pris par des préoccupations matérielles, l’homme a souvent du mal à percevoir un message spirituel, de même qu’une personne écoutant constamment des musiques bruyantes ne pourra apprécier des tonalités plus subtiles. Ainsi, une oreille mal préparée peut ne pas percevoir certains messages spirituels ou, pire, les entendre complètement déformés : combien d’horreurs ont été commises, et sont encore commises, au nom de la religion.
Moïse voulait sensibiliser spirituellement le peuple afin que son discours ait le maximum d’impact et soit bien compris.
Le verset suivant (32 :2) continue : “Que mon enseignement s’épande comme la pluie… ”. Quand la pluie tombe sur un champ cultivé, elle est bénéfique et conduit à une belle récolte. Si elle tombe sur un terrain vague, elle ne donne que de la boue. La Torah est souvent comparée à l’eau, et l’assimiler correctement demande une ouverture d’esprit et une sensibilité à la spiritualité.
En cette période qui est le zénith de l’année, efforçons-nous de nous mettre au diapason de nos sages pour vivre ces journées dans leur plénitude.
Une histoire vraie
Dans son livre The Maggid Speaks, Rav Krohn relate une anecdote sur Rabbi Aaron Hagadol, le premier Rebbe de Karlin (1736-1772), célèbre pour sa profonde piété.
Un soir, alors qu’un de ses disciples l’observait réciter avec ferveur une bénédiction sur une pomme, une pensée fugitive traversa son esprit : « Nous mangeons tous deux des pommes, nous récitons tous deux des bénédictions ; nous sommes essentiellement les mêmes. »
Sensible à l’extrême, Rabbi Aaron perçut un infime changement chez son disciple et comprit immédiatement ses pensées. Il lui demanda alors directement ce qui les différenciait. Le disciple, abasourdi et gêné, avoua qu’il se posait la même question.
Rabbi Aaron lui expliqua : « Quand je me lève le matin, je contemple les arbres, les fleurs et les merveilles de la création. Je suis tellement ébloui que je désire réciter une bénédiction pour exprimer ma dévotion. Cependant, comme il est interdit de prononcer le Nom de D.ieu en vain, je dois prendre une pomme pour cela. » Il ajouta : « Toi, quand tu te lèves, ta première pensée est la faim et tu désires manger une pomme, sachant que tu dois d’abord réciter la bénédiction. C’est là que nous différons : tu récite une bénédiction pour pouvoir manger une pomme, tandis que moi, je mange une pomme pour pouvoir réciter une bénédiction. »
Chabbat Chalom & Gmar Hatima Tova
Jean Guetta
Relu et mis en page par Tania Guetta
