Une goutte de Torah – Année 12 – n° 579 – ‘Hayé Sarah
27 ‘Hechvan 5784 – 11 novembre 2023
Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.
La dernière épreuve d’Abraham
Revenant juste du Mont Moriah où il fut sur le point de sacrifier son fils Isaac (l’Akeda), Abraham apprend la mort de Sarah, son épouse bien-aimée. Le début de la Paracha relate la négociation qu’il dut mener pour lui acheter une sépulture.
Selon Pirkei Avot (5:4), Abraham fut soumis à 10 épreuves. Leur liste fait l’objet d’un débat entre les commentateurs. La plupart estiment que l’Akeda fut la dernière et la plus éprouvante, mais, selon Rabenou Yona, la dernière épreuve d’Abraham fut l’achat d’un caveau pour enterrer son épouse. Cet avis est surprenant ; en examinant la vie d’Abraham on trouve beaucoup plus que 10 évènements autrement plus éprouvants qu’une simple négociation commerciale.
Selon Rav Frand, ramené par Rav Yehonathan Gefen, cette négociation fut très difficile pour lui, car d’une part il venait de subir deux violents chocs émotionnels qui l’avaient fragilisé, et d’autre part il avait affaire à un interlocuteur de piètre qualité, hypocrite et cupide – Efron – qui commença dans un langage doucereux, à lui proposer de lui faire cadeau du caveau qu’Abraham désirait et dont il était propriétaire, mais qui finit par le lui vendre à un prix exorbitant. Abraham avait tout de suite compris à qui il avait affaire, mais, au prix d’un effort surhumain, il sut se contenir et mener cette négociation dans la plus grande noblesse, montrant du respect pour Efron – il se prosterna même devant lui – et lui payant cash le prix qu’il avait demandé.
En considérant cet épisode comme une des 10 épreuves d’Abraham, Rabenou Yona veut souligner la difficulté et l’importance de garder le contrôle de soi et une attitude correcte envers autrui en toutes circonstances, que ce soit dans le cadre professionnel, amical ou familial. Comme l’exprime Rav Frand, le fait que l’on ait eu une journée difficile ne justifie pas d’en faire subir les conséquences à ses enfants ou à son conjoint.
Une histoire
David, connu pour sa courtoisie, est réveillé à 4:15 du matin par la sonnerie de son téléphone. C’est son voisin du 2° qui éructe : “ votre chien aboie et je n’arrive pas à dormir ”. David le remercie poliment et raccroche.
Le lendemain matin, à 4 15 exactement, David appelle son voisin qui, après de nombreuses sonneries, finit par décrocher et demande d’une voix endormi “ Ouais…Qu’est-ce que c’est ? ”
Et David, de son ton le plus courtois annonce : “ Bonjour, c’est David, je voulais juste vous préciser que je n’ai pas de chien ”, puis raccroche.
Chabbat Chalom
Jean Guetta
Relu et mis en page par Tania Guetta