‘Houqat

Une goutte de Torah – Année 12 – n° 614 – ‘Houqat

7 Tamouz 5784 – 13 juillet 2024

Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.

Brûler des livres

Certains ont coutume de jeûner le vendredi précédant le Chabbat ‘Houqat. La date de ce jeûne varie donc d’année en année. C’est assez inhabituel, car les autres jeûnes instaurés par la Torah, même s’ils sont parfois décalés pour ne pas tomber le Chabbat, ont une date fixe (17 Tamouz, 9 Av, etc.) ; il en est de même des jeûnes privés comme celui que l’on observe la veille de Roch ‘Hodech (nouveau mois), ou le jour du décès de son père ou de sa mère.

Quel est l’origine de ce jeûne ?

Le Maguen Abraham rapporte (Ora’h ‘Haïm 580) qu’en l’an 5002 (1242), la veille du Chabbat ‘Houqat (soit le 13 Tamouz – 20 juin de cette année-là), 24 charretées de précieux exemplaires du Talmud (tous écrits à la main – l’imprimerie n’avait pas encore été inventée) furent brûlées sur la place de Grève à Paris (aujourd’hui place de l’Hôtel de Ville) sur ordre du roi “Saint” Louis, sous prétexte de contenus hérétiques contraires à la foi chrétienne.

Selon Rabbénou Yonah, ce drame était une punition divine pour le brûlement des écrits du Rambam (Maïmonide) par certains de ses opposants intervenu 40 jours plus tôt. Beaucoup y virent un message céleste soutenant la validité de ces écrits qui ne furent plus jamais remis en question.

A la suite de cette tragédie, un rêve révéla à un des sages de l’époque que cette tragédie avait été prédit par le Targoum Onkelos (traduction de la Torah en araméen). En effet, Onkelos traduit le passage d’ouverture de la Paracha de la semaine (19:2) : «Ceci est le décret de la Torah…” par : “Ceci est le décret (céleste) sur la Torah…”  Les Sages ont interprété ce rêve comme un message selon lequel la tragédie était liée à la semaine au cours de laquelle elle s’est produite, et le jeûne (facultatif) a donc été fixé le vendredi veille de la Paracha ‘Houqat, plutôt qu’à la date calendaire.

Une histoire vraie

On raconte que des Maskilim (juifs “éclairés” anti-Torah) avaient ouvert une bibliothèque à Radin, siège de la fameuse Yechiva fondée par le  ‘Hafetz Haïm zt’l (1838-1933), un de nos grand maîtres.

Comme cette bibliothèque proposait des ouvrages considérés comme hérétiques, certains élèves de la Yechiva un peu trop zélés sortirent au milieu de la nuit et l’incendièrent, contre l’avis du ‘Hafetz ‘Haïm.

Lorsque les Maskilim annoncèrent publiquement que les étudiants de la Yechiva étaient à l’origine de l’incendie, les dons affluèrent, ce qui leur permit de construire une nouvelle bibliothèque beaucoup plus grande et mieux fournie en ouvrages hérétiques !

Le mieux (surtout fanatique) est l’ennemi du bien.

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta