Mattot & Massé

Une goutte de Torah – Année 13 – n° 668 – Mattot & Massé

1er Av 5785 – 26 juillet 2025

Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’, ainsi qu’à la guérison complète de notre relectrice, Tania bat ‘Haya Clara.

La reconnaissance

(31:1-2) : D.ieu demande à Moïse de se venger des Midianites qui avaient incité les Hébreux à commettre des actes d’immoralité et d’idolâtrie, ce qui causa la mort de 24.000 d’entre eux (25:1-9).

Contrairement à l’ordre divin, Moïse ne prend pas lui-même la tête du corps expéditionnaire chargé d’éliminer les Midianites, mais il envoie Pin’has mener la bataille.

Pourquoi Moïse, qui avait prouvé sa bravoure à d’autres occasions, ne voulut-il pas prendre part à cette bataille ?

Le Daat Zekenim répond qu’après avoir fui l’Egypte, Moïse avait trouvé refuge à Midian, où il s’était marié et avait eu des enfants. Il ne contestait pas l’ordre divin, mais pensait que le fait de participer personnellement à l’attaque contre Midian serait une marque d’ingratitude.

De la même manière, pour déclencher les premières plaies d’Egypte, c’est son frère Aaron qui a frappé de son bâton le Nil et la poussière. Moïse ne pouvait pas le faire car le Nil avait recueilli le panier où sa mère l’avait déposé, et la poussière d’Egypte avait caché l’Egyptien qu’il avait tué.

Ainsi, le Talmud (Baba Kama 92b) interdit de “jeter une motte de terre dans un puits dont on a bu.”

Mais quel peut-être l’intérêt d’exprimer ainsi sa reconnaissance à des objets inanimés, ou à des idolâtres comme les Midianites ?

Nos sages expliquent que l’ingratitude est un sentiment très répandu, source de nombreux ressentiments entre les hommes. De plus, selon le Midrash quiconque nie le bien que quelqu’un lui a fait finira par nier le bien que D.ieu lui fait, et parfois finira même par nier Son existence.

S’habituer à ressentir de la reconnaissance permet d’apprécier à sa juste valeur les multiples bienfaits dont nous gratifient quotidiennement nos proches et notre Créateur.

Une histoire

La fille de David vient de passer son permis de conduire. Désireuse de mettre en pratique son nouveau talent, elle propose de conduire ses parents au supermarché.

A peine ces derniers installés dans la voiture, elle démarre en trombe, manquant de renverser un cycliste. Elle continue à vive allure sans prêter attention aux piétons paniqués qui tentent de traverser la route sur leur passage réservé ; elle brûle ensuite un feu rouge en évitant de quelques millimères une collision avec un gros camion et arrive finalement au supermarché où, en essayant de se garer, elle emboutit une voiture.

David, en sueur, sort de la voiture et s’exclame “Merci ! Merci ! Merci !”

Sa fille très fière : “Mais de rien, mon cher papa, quand tu voudras !”

Et David, claquant la portière : “Ce n’est pas à toi que je parle ; je m’adresse à D.ieu !”

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta