Une goutte de Torah – Année 13 – n° 646 – Michpatim
24 Chevat 5785 – 22 février 2025
Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’, ainsi qu’à la guérison complète de notre relectrice, Tania bat ‘Haya Clara, qui s’est cassée la jambe.
Les médecins
D’un verset de la Paracha (21:19), Le Talmud (Bera’hot 60a) déduit l’autorisation de consulter un médecin. En effet, dans une perspective fondamentaliste, on aurait pu décréter que la maladie est envoyée par D.ieu et que la guérison dépend de Son bon vouloir. Une telle attitude paraît absurde, mais il existe encore certaines sectes qui rejettent tout traitement médical au profit de prières et d’exorcismes.
La Torah rejette cette démarche : si la guérison ultime ne peut venir que de D.ieu (et on assiste parfois à des “miracles médicaux”), le médecin est un intermédiaire indispensable. Depuis la plus haute antiquité jusqu’aux récents prix Nobel, les médecins juifs ont toujours joui d’une excellente réputation – au point que même des dirigeants de pays ennemis d’Israël, viennent se faire soigner dans les centres médicaux israéliens dont la réputation n’est plus à faire.
Comment alors interpréter ce texte du Talmud qui débat des métiers à enseigner à ses enfants (Kiddouchin 82a) : “Tov Chébarofim LéGuehinam” – même le meilleur des médecins ira en enfer” ?
Selon Rashi, les meilleurs médecins demandent des honoraires élevés que ne peuvent se permettre les démunis qui mourront faute de soins.
Selon le Maharcha, comme ils se considèrent les meilleurs, ils sont arrogants et ne prennent jamais conseil auprès de leurs confrères, ce qui peut parfois avoir des conséquences dramatiques.
Selon Vedibarta Bam, offrant un autre éclairage sur l’arrogance, comme la valeur numérique du mot “Tov” est 17, le Talmud fait référence au médecin qui ne croit qu’en 17 des bénédictions de la Amida (qui en comprend 18). Malgré sa foi en D.ieu, il estime que la demande de guérison (8° bénédiction : “Refaheinu H., Veneirafei”) ne dépend pas de D.ieu, mais de lui, et, de ce fait, mérite le Guehinam.
Une histoire
Une vieille dame, manifestement mal en point, se rend aux urgences où un jeune médecin débutant l’examine. Après quelques minutes, le médecin lui annonce qu’elle est enceinte.
Totalement choquée, elle se précipite dans le couloir, paniquée, au moment où passe le chef de service. Ce dernier l’arrête et lui demande ce qui ne va pas. Après l’avoir écouté, il l’emmène dans une salle d’examen et la rassure : elle n’est pas enceinte.
Furieux, il fait appeler le jeune médecin et commence à l’admonester : “Qu’est-ce qui vous arrive ? Cette femme a 65 ans et 10 petits-enfants, et vous diagnostiquez qu’elle est enceinte ! Vous n’allez pas faire de vieux os chez nous !”
Et le jeune médecin, sans sourciller : “A-t-elle toujours son hoquet dont elle ne pouvait pas se débarrasser depuis 15 jours ?”
Chabbat Chalom
Jean Guetta
Relu et mis en page par Tania Guetta