Une goutte de Torah – Année 12 – n° 584 – Mikets
4 Tevet 5784 – 16 décembre 2023
Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.
La première impression
Le Pharaon d’Egypte est bouleversé car personne ne peut interpréter ses rêves (les vaches et les épis de blé).
Son ministre lui raconte que deux ans plus tôt, alors qu’il était lui-même en prison, un certain Joseph avait interprété correctement son rêve et celui de son codétenu. Cependant, il fait au Pharaon une description peu flatteuse de Joseph (41:12) : un jeune garçon, hébreu, esclave.
Rachi précise : un jeune garçon, simplet et sans grand potentiel ; hébreu, qui ne connaît même pas notre langue ; esclave, qui ne peut évidemment occuper aucune fonction officielle selon la loi d’Egypte.
Rav Falk demande pourquoi le ministre dénigre ainsi Joseph. Il a été le témoin direct de ses capacités et il sait qu’il donnera à Pharaon la clé de ses songes. Joseph bénéficiera alors certainement de l’estime générale. Ne vaudrait-il pas mieux le présenter sous un jour favorable ?
La réponse à cette question, selon Rav Falk, est que le ministre voulait résoudre le problème de Pharaon afin de gagner sa reconnaissance, mais, en même temps, il avait peur de la concurrence.
Il voulait que Pharaon ait une mauvaise première impression de Joseph, car il savait qu’une première impression ne s’efface jamais. Quand bien même Joseph jouirait de la grâce royale, à son premier faux pas, la description négative lui reviendrait en mémoire et cela précipiterait sa chute.
De la même manière, selon la loi juive, il est interdit à un juge d’écouter une des parties à un procès en l’absence de son adversaire. Le Maharal de Prague explique que si un juge entend une des parties sans contradicteur, il lui sera impossible d’éviter un biais, même inconscient, en sa faveur : lorsque son adversaire se présentera, il sera dans la position défavorable d’avoir à changer l’opinion du juge.
La première impression est gravée dans l’esprit comme sur une plaque d’argile vierge : on n’a jamais une seconde chance de faire une bonne première impression.
Une histoire vraie
Une jeune femme se présentait à une interview dans une prestigieuse université où elle voulait étudier la psychologie. A peine passée le seuil de la porte, l’examinateur lui lança : “Dites-moi une chose que vous avez appris sur la nature humaine”.
Elle réfléchit quelques secondes et répondit : “Je sais que vous avez déjà décidé si vous allez ou non m’accepter”.
Elle reçut sa lettre d’acceptation le lendemain.
Chabbat Chalom
Jean Guetta
Relu et mis en page par Tania Guetta