(d’après l’enseignement du Rav Kopelman zatsal)
Au début de notre Paracha, la Mitsva de la Chémita (« le chômage de la terre ») est annoncée par : « L’Eternel parla à Moché au mont Sinaï en ces termes ». Le mont Sinaï fait, bien sûr, référence au Matan-Torah, où toutes les mitsvots ont été données. Nos Sages s’interrogent sur cette mention, ici particulièrement, et le lien qu’elle suggère de la Chémita au mont Sinaï.
Le Midrach Rabba (Vayikra 1,1) à propos du verset (Téhilim 103,20): « Bénissez l’Eternel, vous ses anges, héros puissants qui exécutez ses ordres, attentifs au son de sa parole » rapporte l’avis de Rabbi Its’hak pour qui les « héros puissants » sont ceux qui accomplissent la Mitsva de la Chémita, et celui de Rav Houna, pour qui, il s’agit des enfants d’Israël lorsqu’ils ont dit « Naassé Vénichmà » (nous exécuterons et -puis- nous comprendrons). La mention du mont Sinai, lequel fait aussi allusion au « naassé vénichma » (élément déterminant du don de la tora), viendrait placer la mitsva du « repos de la terre » au degré d’adhésion spirituelle du naassé vénichmà.
Il faut reconnaître, explique le Rav Koppelman zatsal, que la demande de ne pas travailler la terre la septième année est presque surnaturelle. L’homme qui a tant investi, par un travail intensif de plusieurs années, pour obtenir le meilleur de sa terre, doit tout abandonner, renoncer à la propriété de son champ pendant une année entière et laisser cueillir ses fruits par tout un chacun. C’est en cela qu’il peut être qualifié de « héros puissant ».
A la déclaration, Naassé Vénichma, une Voix descendit du ciel et s’exclama : « qui a dévoilé à Mes enfants ce secret », ce langage propre aux anges, car eux-seuls ont cette force d’accomplir avant de comprendre. Les enfants d’Israël, au moment du don de la Torah, avaient atteint ce niveau surnaturel, et compris que l’accomplissement des Mitsvots était le but de la création. Confiants en D… ils étaient certains qu’Il ne leur demanderait rien au dessus de leurs possibilités (Guemara Chabbat 88a).
« La terre sera soumise à un chômage en l’honneur de l’Eternel » précède le verset « six années tu ensemenceras ton champ, six années tu travailleras ta vigne » pour nous apprendre que si déjà, pendant les six années de travail, nous pensons au repos et au chômage de la terre, nous n’aurons aucune difficulté, le moment venu, à accomplir ce commandement. Car nous aurons à l’esprit, dés le début, que tout appartient à D… et que nous sommes là pour accomplir Sa volonté.