Nous trouvons dans notre Paracha de la semaine la Mitsva du compte de l’Omer: « Vous compterez chacun, depuis le lendemain de la fête, (…) sept semaines, qui doivent être entières.. ».( Vayikra 23, 15-16)
Le Réah (Rabbi Aaron Halevi) dans son Séfér Hahinoukh explique le sens de cette Mitsva. Le but de la création du monde est la Torah, et les enfants d’Israël ont été délivrés de l’esclavage pour La recevoir cinquante jours plus tard au mont Sinaï. Ce compte a pour vocation d’éveiller en nous l’espérance de ce grand jour. C’est pour cela que l’on ne compte pas à rebours, de manière décroissante, car le fait de mentionner un chiffre élevé en début de période risquerait de nous décourager, sachant qu’il reste encore tant de jours jusque Chavouot.
Le Rav Chimchon Pinkous zatsal précise que les jours qui nous séparent du don de la Torah ne sont pas juste du temps, à vite vouloir passer, mais plutôt des jours de préparation. Yaakov, notre père, a travaillé sept années chez Laban pour obtenir Rahel et : » elles furent à ses yeux comme quelques jours tant il l’aimait » (Beréchit 29,20). Pourtant la logique nous ferait dire le contraire, cette période aurait du être pour lui comme une éternité.
En fait Yaakov se prépara pendant ces années à la construction du peuple d’Israël. Les jours et les semaines n’étaient pas un obstacle qui le séparait de Rahel, mais une période d’élévation spirituelle, qui le rapprochait du but qu’il s’était fixé. L’homme à qui l’on promet une grosse somme d’argent pour dans un mois, vivra les jours avec impatience, pressé d’arriver à cette date. Si par contre, on lui donne chaque jour une partie de la somme, il ressentira l’importance et la nécessité de chaque moment, pour arriver au résultat tant attendu.
Le compte de l’Omer est donc notre période de préparation à recevoir la Torah. Nous dénombrons ainsi les jours qui nous ont permis d’accéder à un niveau supérieur. L’offrande du Omer, offerte le deuxième jour de Pessah était à base d’orge. Nourriture des animaux, elle fait allusion au niveau spirituel des enfants d’Israël, à la sortie d’Egypte, qui étaient au 49ieme dessous.
A Chavouot, au terme de ce compte et de la préparation qu’il implique : » vous offrirez à l’Eternel une oblation nouvelle » (Vayikra 23,16) et cette nouvelle oblation, sera cette fois faite de blé, une nourriture de l’homme, allusion au chemin spirituel parcouru pendant ces sept semaines.