« Quand vous ferez un sacrifice de reconnaissance à l’Eternel, faites ce sacrifice de manière à être agréés » (Vayikra XXII, 29). Rachi nous explique : « veillez dès le début de votre sacrifice, à ce qu’il soit agréé. Sur quoi repose cet agrément ? ». Le verset suivant l’explicite : « il devra être consommé le jour même ». Et Rachi d’ajouter : « Le texte vient nous avertir que la ché’hita doit s’effectuer dans cette intention. Il ne faudrait pas l’égorger en vue de le manger le lendemain. Ce serait introduire une pensée inadéquate qui invaliderait ce sacrifice ».
Pour toute sorte de sacrifices, souligne le Rav Yérou’ham Lébovitch zatsal, la majorité des éléments invalidants sont le fait de pensées inappropriées. Il faut dès le départ, dédier l’offrande à tel sacrifice spécifique, et pas à un autre, pour telle personne et non pour quiconque autre. Il devra être mangé en son temps et en son endroit. Toute pensée inadaptée rendra le korban « passoul », impropre. Nous voyons donc l’importance de l’intention initiale. Comme il est dit : « la bonne fin d’une entreprise dépend de ses conditions premières » (Kohélét VII, 8).
Les Tossafot (dans ‘Haguiga 15a) rapportent l’explication de ce dernier verset, que donna Rabbi Akiva à Rabbi Meir, telle que l’enseignait A’her le maitre de Rabbi Meir (Yéroushalmi, ‘haguiga Ch.2 halakha1). Elicha ben abouya, le maitre de Rabbi Méïr, fut appelé A’her après qu’il ait rejeté la Torah et les mitsvots. Le jour de sa circoncision, son père Abouya qui était un homme respecté, avait invité tous les Sages de Jérusalem. Rabbi Eliezer et Rabbi Yéhochoua s’étaient retirés pour étudier, laissant les autres invités boire et manger. Plongés dans l’étude de la Torah, ils se trouvèrent rapidement entourés d’une colonne de feu descendue du Ciel. Abouya alerté, vint précipitamment demander aux Sages, s’ils étaient venus mettre le feu à sa maison. Ils lui expliquèrent que simplement ils étudiaient la Torah et se retrouvaient avec une joie intense, la même joie éprouvée au moment du don de la Torah au mont Sinaï. Impressionné, Abouya déclara : « si telle est la force de la Torah, je consacrerai mon fils à l’Etude ». Ainsi expliquait Elicha : « l’intention de mon père n’était pas entièrement désintéressée, léchem chamayim, et de ce fait mes premiers pas dans la Torah n’était pas parfaits. Voilà pourquoi aujourd’hui j’ai tout quitté car : la bonne fin d’une entreprise dépend de ses conditions premières ».
En fait le projet initial de chaque chose englobe toutes ses parties et est équivalent à toute son entité. Ainsi Moché rabbénou qui fut l’intermédiaire de D… pour nous donner la Torah, a été le premier à la recevoir. A lui seul, il était l’équivalant des six cent mille hébreux (Midrach Tan’houma Béchala’h).
Les franges aux quatre coins d’un habit, les Tsitsit sont la première Mitsva positive, promise par allusion, en récompense à Abraham, pour avoir dit au roi de Sodome : « depuis un fil (allusion aux tsitsit) jusqu’à la lanière d’une sandale (allusion aux téfilin), je ne prendrai rien de ce qui est à toi » (Sota 17,a). Et justement sur cette mitsva des tsitsit, il est enseigné qu’elle équivaut à toutes les mitsvot de la Torah (Ménahot 43b).
Le Chabbat est le premier commandement négatif que les enfants d’Israël ont respecté en Egypte, tout de suite, à leur sortie. Le chabbat également est équivalant à toutes les mitsvot de la Torah, (Avoda zara ).
La première bénédiction de la Amida (la prière « debout ») qui précède les dix huit bénédictions à venir, est composée de dix huit louanges. C’est pourquoi, celui qui n’était pas concentré, dès le début de sa amida, devra la reprendre.
Le début, précise le rav Yérou’ham, n’est pas l’engagement dans l’action, mais dans la phase antérieure, dans l’adhésion du cœur à vouloir entreprendre, comme il est dit : « qu’Il incline nos cœurs à son obéissance, afin que nous suivions toutes Ses voies, et que nous gardions Ses préceptes, Ses lois et Ses statuts… » (Mélakhim I, VII, 58).