Les enfants d’Israël partirent en guerre contre les midyanim, « comme l’Eternel l’avait ordonné à Moché et ils tuèrent tous les mâles », mais … ils « firent prisonnières les femmes de Madian ainsi que leurs enfants (…) Moché se mit en colère … Quoi ! Vous avez laissé vivre toutes les femmes ? Ce sont elles qui, sur la parole de Bilaam, ont porté les enfants d’Israël à trahir l’Eternel pour Baal-Péor… » (Bamidbar XXXI, 7 et 9 et 14-16).
Rabbi Yehouda ‘Ha’Hassid dans son Sefer ‘Hassidim écrit : « Nous voyons, dans plusieurs endroits, que tout celui qui peut comprendre quelque chose de par lui-même, doit la faire, quand bien même l’Éternel ne l’aurait pas ordonnée. On lui reprochera de n’y avoir pas réfléchi. Les enfants d’Israël auraient très bien pu dire à Moché, qu’il ne leur avait pas demandé de tuer les femmes. C’est que Moché les savait suffisamment intelligents pour le déduire seuls : « Si déjà, à propos des Cananéens, il est dit vous ne laisserez vivre aucune âme afin qu’ils ne vous fassent pas fauter, les midyanites qui vous ont déjà fait fauter, n’est ce pas à plus forte raison, qu’il fallait les supprimer. »
Le Rav poursuit à propos de Bilaam à qui « l’Ange du Seigneur a dit : Pourquoi as tu frappé ton ânesse ? » (Id. XXII, 32). Bilaam aurait pu répondre qu’il lui était justifié de la frapper vu qu’elle avait écrasé son pied contre le mur, mais il avait bien compris que l’attitude de son ânesse était voulue par le Ciel, car l’Éternel ne voulait pas qu’il maudisse Israël. « J’ai fauté car je ne savais pas que tu fusses posté devant moi. » Sa faute était de ne pas l’avoir saisi tout seul.
C’est aussi ce que dit le Rambam (Moré Névoukhim, tome 3 ch 17) D… récompense ou punit pour toute bonne ou mauvaise action quand bien même elle ne résulterait pas d’un commandement explicite.
Le Midrach (vayikra rabba 20) dit que Nadav et Aviou sont morts pour être entrés dans le Temple en état d’ivresse bien que cette interdiction n’a été donnée qu’après leur mort. Ils auraient dû la deviner par eux-mêmes. C’est la raison pour laquelle, dit le Baer Hétev (ch 622) nous mentionnons leur décès le jour de kippour.
La Guemara (Guittin 58a) rapporte qu’un homme, ayant convoité la femme de son patron, lui fit croire qu’elle s’était mal conduite, et lui conseilla de la répudier. Comme celui-ci ne disposait pas de l’argent de la kétouba, l’employé s’empressa de le lui prêter. Le jour venu, pour le remboursement de la dette, l’ancien patron se trouve obligé de servir son ancien employé et son ancienne femme devenue celle de l’employé. Les servant à table, il versa des larmes sur ce changement de situation. Et c’est à cet instant que fut scellée la destruction du Temple, et que beaucoup de juifs trouvèrent la mort.
Ces juifs qu’avaient ils fait ? Le Maharcha répond qu’ils avaient laissé faire sans réprimander le coupable. Le Yaavetz fait remarquer qu’en apparence les règles avaient été observées, l’employé n’avait épousé qu’une femme après son divorce. Justement, conclut le Ohel Moché, la mauvaise conduite manifeste n’a pas besoin d’être soulignée tant elle était évidente.
Chabbat Chalom oumévorakh