Dès le début de la Paracha, Moshé nous place dans l’alternative d’obéir à D… ou de transgresser Ses ordres. C’est notre libre arbitre. « Regarde, Je mets devant vous ce jour bénédiction et malédiction : la bénédiction si vous écoutez les commandements de l’Eternel… et la malédiction si vous n’écoutez pas les commandements de l’Eternel…pour suivre des dieux que vous ne connaissez point ». (Devarim11, 26-27).
La Guémara dans Sotta (37a) explique comment s’est faite la proclamation de «… la bénédiction sur le Mont Guérizim et (de) la malédiction sur le Mont Ebal ». Six tribus se tenaient sur la montagne Guérizim et les six autres sur celle Ebal. Les Cohanims, les Lévites, eux, avec le Aron Hakodesh, se trouvaient au bas de la montagne. Ils se tournèrent face au Mont Guérizim pour commencer par la bénédiction et tout le peuple répondit Amen ! Et de même pour la malédiction face au Mont Ebal.
On ne peut que s’étonner des premiers mots de notre Paracha : « Je mets devant vous ce jour …» comme s’il s’agissait aujourd’hui de nouvelles prescriptions ? Mais la Torah a déjà été donnée au Mont Sinaï, avec tous ses commandements et toutes ses bénédictions, quel est ici la nouveauté, le ‘Hidouch ?
Le Birkat Mordékhaï répond qu’effectivement il ne s’agit pas de nouveaux commandements, ni de nouvelles bénédictions. Jusqu’ici bénédiction et malédiction étaient les sanctions directes de nos actions, récompense ou punition. Dans notre Paracha, l’Eternel décide que la bénédiction devient partie intégrante de la Mitsva. L’homme, par la Mitsva, apporte sur lui-même la bénédiction, sans que cette dernière ne soit la conséquence de son action.
C’est ce que Rabbi Eliézer nous enseigne dans Midrach Rabba (Dévarim 4,2) : « le livre et l’épée sont descendus, ce jour là, l’un dans l’autre, du ciel. Si vous accomplissez ces commandements vous serez protégés de l’épée. La bénédiction est désormais dans le livre-même, c’est-à-dire dans la Mitsva-même ». A nous d’exercer notre libre arbitre et de faire le bon choix, celui du bonheur qui mène à la Vie.
Nous pouvons ainsi mieux comprendre cet autre enseignement de Rabbi Eliézer : à partir de ce jour « ce n’est pas de la bouche de l’Eternel qu’émanent les maux et les biens » (Eikha 3.38). Bien sûr que tout émane de l’Eternel mais c’est le choix de l’homme qui conditionnera le bien ou le mal. La bénédiction devenue partie intégrante de la Mitsva ne viendra pas en conséquence mais directement avec la Mitsva.
Chabbat Chalom Oumévorakh