« Parle ainsi aux enfants d’Israël : … Au huitième jour, on circoncira l’excroissance de l’enfant » (Vayikra XII, 3) ; il s’agit de cette « grande » mitsva qu’est la Mila !
En effet nos Sages enseignent dans Nédarim, 31b : « Grande est la Mila parce que treize alliances ont été scellées pour cette Mitsva. Grande est la Mila à propos de laquelle il est dit : Ainsi parle le Seigneur, sans mon alliance jour et nuit, Je cesserais de fixer les lois (de la nature) du ciel et de la terre (Yérmiyahou XXXIII, 25). »
Rabbi Akiva Eiguer, zatsal, s’étonne parce que la Guémara (Nédarim 32,a) rapporte un enseignement différent de ce même verset. « Grande est l’étude de la Torah car sans elle, le ciel et la terre ne seraient pas existants, comme il est dit : Ainsi parle le Seigneur, sans mon alliance jour et nuit, Je cesserais de fixer les lois (de la nature) du ciel et de la terre. » S’agit-il de l’alliance de la Brit Mila ou plutôt celle de la Torah ? D’autant plus que l’étude de la Torah se fait quotidiennement jour et nuit comme il est dit : « Tu le (le livre de la Torah) méditeras jour et nuit » (Yéhochoua I, 8), alors que la Brith Mila se fait une fois et ne se fait pas la nuit ! Comment donc rattacher ce verset à la Mila ?
Le Tossefot Yom Tov propose, en réponse à cette dernière question, de lire le verset avec une virgule après le mot alliance comme s’il était écrit : « Sans mon alliance (de la Mila), Je cesserais, jour et nuit, de fixer les lois du ciel et de la terre. » Explication quelque peu difficile.
Rabbi Akiva Eiguer, quant à lui, rapporte le séfér Ollélot Ephraïm (maamar 392) qui dit que nous retrouvons le mot Orla (= excroissance) à propos de la Mila mais aussi à propos du cœur comme il est dit : « Supprimez donc l’impureté de votre cœur (litt : orlat lévavékhém, l’excroissance) et cesser de raidir votre cou » (Dévarim X, 16). Pratiquer la Mila sur le corps, c’est-à-dire couper l’excroissance du prépuce, c’est aussi libérer le cœur de toute impureté. Une impureté qui empêche l’homme de comprendre les profondeurs de la Torah et des Mitsvot. Ce n’est qu’après la Mila, que l’enfant acquiert l’aptitude à l’Etude, et ce pour la vie.
Les termes « sans mon alliance » s’appliquent donc effectivement à la Torah mais pour y arriver il faut passer par l’alliance de la mila d’où l’allusion de nos Sages sur ce même verset.
Au moment de la Brith Mila, le père de l’enfant récite la bénédiction : « Léhakhnisso bibrito chèl Avraham Avinou ». Le Lévouch explique qu’il ne s’agit pas de la Bérakha qui précède la Mitsva (elle, est récitée par le Mohel), mais d’une louange dite par le père, qui remercie l’Eternel pour les possibilités données à son fils, grâce à la Mila, d’accomplir d’autres mitsvot, à partir de ce moment. C’est donc d’après notre explication une louange pour l’Etude de la Torah à laquelle l’enfant pourra désormais accéder, avec facilité, la orla du cœur lui en a été retirée.
Chabbat Chalom Oumévorakh