« Et voici l’offrande que vous recevrez d’eux : or, argent et airain (…) des peaux de bélier teintes en rouge (…) de l’huile pour le luminaire. » (Chémot XXV, 3, 5, 8)
Le Midrach (Tan’houma 7) commente : l’or fait allusion au règne à Babel, de Nabuchodonosor. Le prophète Daniel expliquant le rêve du roi lui dira : « Cette statue, sa tête était en or (…) c’est Toi ô roi (…) Tu es la tête d’or » (Daniel II, 38). L’argent se rapporte à Madaï (Médie) comme il est dit à propos de Hamman : « Et moi je mettrai dix mille kikkars d’argent » (Esther III, 9). L’airain fait lui allusion à la royauté grecque, la moins importante des trois. Les peaux teintes en rouge, sont le symbole du royaume d’Edom comme il est dit : « Le premier qui sortit était roux … on lui donna le nom de Essav » (Beréchit XXV, 25).
« Voyez ces quatre royautés pleines d’orgueil, nous dit l’Eternel, elles se levaient contre vous, mais Je ferai pousser votre salut et vous sauverai de l’oppression » comme il est dit (juste après) : « De l’huile pour le luminaire », allusion au roi Machia’h comme il est dit : « Là Je ferai grandir la corne de David, J’allumerai le flambeau de Mon Oint. » (Téhilim CXXXII, 17).
Le rav Chalom Chvadron, zatsal, rappelle que le dernier exil est sous la domination de Edom, caractérisée par une vision matérialiste du monde, tournée vers la recherche des plaisirs terrestres. L’ancêtre Essav demanda « à avaler … de ce met rouge» (le fameux plat de lentilles que préparait Yaacov). Ce sera notre dernière épreuve avant la venue du Machia’h. Et l’huile pour le luminaire qui nous permettra de lutter contre Edom ; c’est l’étude de la Torah comme dit le verset : « Car la Mitsva est un flambeau et la Torah une lumière » (Michlé VI, 23).
David Hamélékh écrit: « Mon âme est travaillée du désir de Tes règlements, à toute époque » ( Téhilim CXIX, 20), et nous invite à apprendre à maîtriser nos tentations, à diriger nos aspirations envers l’étude de la Torah. L’attrait de cette étude et le plaisir éprouvé, nous détacheront progressivement de toute tentation matérialiste. Le verset dit aussi (Yéchaya XXX, 19-20) : « Oui, ô peuple de Tsion qui habite dans Jérusalem (…) Le Seigneur vous accordera du pain dans la détresse et de l’eau dans la pénurie. » Rachi explique que la bénédiction réside justement dans le fait de recevoir peu de pain, appelé« pain de détresse », et peu d’eau, « eau de pénurie », et de s’en satisfaire.
Ce dernier verset se termine par « Et tes yeux regarderont ton maître », Rabbi Abahou nous enseigne (Sotta 49a) que malgré cette petite quantité, ils seront rassasiés par la vue de la splendeur de la Chékhina, ton Maître, le Seigneur.
Chabbat Chalom Oumévorakh