« Ainsi que l’Eternel le prescrivit à Moché au mont Sinaï, le jour qu’Il ordonna aux enfants d’Israël, dans le désert de Sinaï, d’apporter leurs offrandes à l’Eternel. » (Vayikra VII, 38)
Le Midrach Tan’houma rapporte que : « Au moment où l’Eternel donna aux enfants d’Israël les lois des sacrifices, les nations du monde, réunies chez Bilaam l’impie, lui dirent : Pourquoi l’Eternel a-t-il prescrit des sacrifices aux seuls enfants d’Israël et pas à nous ? Il leur répondit : Sots que vous êtes ! Les enfants d’Israël qui ont reçu la Torah ont également reçu les sacrifices, mais vous, vous n’avez pas reçu la Torah ! »
Le Ben Ich ‘Haï s’étonne de la réponse du Midrach, car les sacrifices sont là pour faire pardonner les fautes, et les nations du monde, soumises aux sept lois noachiques, devraient, elles aussi apporter des sacrifices pour faire pardonner leurs transgressions.
Le Ben Ich ‘Haï rapporte un enseignement du Talmud de Jérusalem (Makot ch 2, 6) : « On demanda à la sagesse : Pour celui qui a fauté, quelle doit être la punition ? Elle répondit : « Le mal poursuit les pécheurs » (Michlé XIII, 21). On posa la même question à la prophétie qui clama : « L’âme pécheresse seule mourra » (Yéhézkel XVIII, 4). On interrogea ensuite la Torah qui répondit : Qu’il amène un sacrifice et il sera pardonné. »
C’est donc sur le conseil de la Torah qu’on amène un sacrifice, et par conséquent, seul celui qui aura reçu la Torah pourra tirer profit de cet avantage. Voilà pourquoi Bilaam a dit aux nations qu’elles ne pouvaient bénéficier de ce privilège.
Cependant, les moqueurs de l’époque posaient une autre question : « Comment Aharon Hacohen qui avait construit un autel pour le veau d’or pouvait-il avoir été choisi pour servir au Michkan, et pour présenter des Korbanot devant l’Eternel ? En ce qui concerne le veau d’or, il est possible de répondre qu’il avait été menacé et forcé. Son neveu ‘Hour qui avait voulu s’opposer avait été lapidé. Mais pour la construction de l’autel, il apparaît du verset qu’il en était de sa propre initiative.
Le Ben Ich ‘Haï répond qu’une fois le veau d’or érigé, le Erev rav (ramassis d’étrangers) voulait se précipiter pour construire un autel, afin de lui présenter des sacrifices au plus vite. Aharon se proposa, afin de retarder sa fabrication, et de préserver le peuple de la faute, dans l’espoir que Moché reviendrait dans l’intervalle. Il proclama : « A demain une solennité pour l’Eternel ! » (Chémot XXXII, 5). Pour l’Eternel, un autel pour la gloire de D… Cependant, le Erev rav s’empressa de venir le lendemain, de bonne heure, offrir des sacrifices, s’adonnant à l’idolâtrie. Aharon réussit toutefois à sauver le peuple d’Israël de la faute. Ses intentions étaient pures, et c’est pourquoi il fut choisi pour servir au Michkan.
On remarquera que le premier sacrifice mentionné dans la Torah est celui de « ‘Ola » (holocauste), entièrement consumé par le feu sur l’autel. L’holocauste est l’offrande de référence, comme il est dit : « À l’endroit où tu égorgeras la ‘Ola, tu égorgeras le ‘Hatat » (Vayikra VI, 18). C’est parce que ce sacrifice vient pardonner les « mauvaises pensées du cœur ». La Torah fait ici allusion aux intentions positives de Aharon. C’est pourquoi il convient de ne pas s’attarder aux faits de ses mains, mais de considérer ses intentions qui ont sauvé d’une certaine manière le peuple tout entier.
Chabbat Chalom Oumévorakh