Notre paracha, raconte le don de la Torah et la proclamation des dix commandements, inscrits sur les Tables de la Loi. Dans les mots de ces dix paroles « Asseret Hadibérot », d’après le Rav Saadia Gaon, se retrouvent les six cent treize Mitsvot.
La première de ces paroles « Je suis l’Eternel ton D… qui t’a fait sortir d’Egypte » dite aux enfants d’Israël par l’Eternel est-elle un commandement ou une simple affirmation ?
Pour le Rambam (Maïmonide) c’est la première des 613 mitsvot : la Emouna, croire en D… ! Mais pour le Ramban (Na’hmanide) la Emouna n’a pas sa place dans les Mitsvot, elle les précède. Et si l’homme a déjà la foi, il n’est pas besoin de lui commander de l’avoir.
Le Ramban rapporte aussi la Mékhilta. L’Eternel s’adressa aux enfants d’Israël : « Ne suis-je pas l’Eternel dont vous avez accepté Ma royauté en Egypte ? » Et lorsqu’ils répondirent par l’affirmative, Il leur dit alors : « Maintenant vous devez accepter mes commandements. » Pour le Ramban c’est donc une affirmation !
Quant au Rambam, les commentateurs distinguent deux niveaux dans la Emouna, la « Emouna Pchouta », croyance évidente en D…, adhésion naturelle, et la « Emouna Sikhlite », résultant d’une démarche rationnelle à la recherche des preuves. Cependant, bien que les Richonim (le Moré Névoukhim ou le ‘Hovot Halévavot) développent des raisonnements pour prouver l’existence d’Hachem, cela n’est pas à la portée de tout le monde.
Des témoignages de l’époque de l’inquisition, il apparaît que les juifs ayant développé la Emouna Sikhlit, ont été malheureusement ceux qui n’ont pas pu résister aux pressions de nos ennemis et ont embrassé d’autres religions. Paradoxalement, ceux qui avaient la Emouna Pchouta se sont laissés tuer pour la sanctification du Nom Divin.
C’est pour cette raison explique le Rav Moché ‘Haguiz zatsal (Michnat ‘Hakhamim) que l’habitude est de mettre la main sur les yeux au moment du Chéma Israël, pour signifier que la Emouna est un acte de foi entier les yeux fermés.
Abraham est arrivé à la Emouna par le questionnement et la recherche. Il a réussi à accéder au niveau le plus élevé lequel ne sera jamais atteint après lui. De ce fait il reçut un cadeau de l’Eternel : Sa descendance héritera d’une petite étincelle, une Emouna Pchouta, ancrée en elle, dans toutes les générations. Pour preuve, de nombreux juifs ont crié le Chéma Israël, dans le dernier instant de leur vie, alors qu’ils ne l’avaient jamais dit auparavant.
Donc d’après le Rambam nous avons tous en nous cette flamme de Emouna Pchouta, et notre Mitsva est de la développer, afin de la sentir et de la vivre au quotidien.
Chabbat Chalom Oumévorakh