REEH

Une goutte de Torah – Année 12 – n° 621 – Reeh

27 Av 5784 – 31 août 2024

Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.

L’Ego

La Paracha s’ouvre sur un célèbre verset (11:26) : “Regarde, Moi (D.ieu), Je mets devant toi ce jour une bénédiction et une malédiction.”

Rav Twerski, remarquant que le mot “Moi” est superflu pour la compréhension de la phrase, lit ce verset de la manière suivante : Regarde : le “Moi” (i.e. l’ego) que je mets devant toi ce jour (peut devenir) une bénédiction ou une malédiction”.

Il fait la différence entre un bon ego qui conduit à l’estime de soi et un mauvais ego qui se manifeste par de l’arrogance. Autant le premier est une bénédiction indispensable au développement harmonieux de la personne, autant le second est une véritable malédiction dont nos sages, dans plusieurs sources, recommandent de s’éloigner à tout prix, allant même jusqu’à affirmer (Guemara Sota 5a) que “D.ieu et l’arrogant ne peuvent pas résider ensemble.”

L’estime de soi consiste à connaître ses capacités et son potentiel, mais comprendre qu’on peut toujours mieux faire. Cela permet de ne jamais être complètement satisfait et d’aller de l’avant de manière constructive.

L’arrogance consiste à surestimer ses qualités, et penser que tout le monde doit reconnaître sa grandeur, tout en méprisant les autres. Il n’y a pas de meilleur frein au développement personnel.

En filigrane, la Torah nous donne le choix de modeler notre ego comme bon nous semble. A nous de travailler sur nous-mêmes pour en faire une bénédiction.

Une histoire

Pendant la seconde guerre mondiale l’armée britannique avait constitué une brigade juive composée de volontaires juifs recrutés principalement en Palestine mandataire, dont la conception de la discipline était assez éloignée de celle de leur armée de tutelle.

Un jour, un officier britannique particulièrement arrogant croise un de ces soldats, les mains dans les poches.

“Alors, soldat, on ne salue pas un officier de sa Gracieuse Majesté, ça va te coûter très cher ! Comment t’appelles-tu ?”

– “Morde’hai Ma’hlouf” répond le soldat

– “Quand on s’adresse à un officier, on dit ‘Sir’“, hurle l’officier. “Comment t’appelles-tu ?”

– “Sir Morde’hai Ma’hlouf”  

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta