Une goutte de Torah – Année 11 – n° 571 – Roch Hachana
1er Tichri 5784 – 16 septembre 2023
Le Chofar
Roch Hachana est défini dans la Torah comme : (Nombres 29:1) : “Yom Teroua’h” – le jour de la sonnerie (du Chofar.) Roch Hachana est le jour de la création de l’homme (c’est-à-dire le 6° jour de la Création) ; en ce jour, D.ieu a insufflé à Adam un souffle de vie (Genèse 2:7). En sonnant du Chofar, on expire notre souffle vers le Créateur pour remettre notre âme entre Ses mains et lui demander un jugement favorable.
Le son du Chofar a une forte charge émotionnelle ; il doit jouer le rôle de “ réveil matin ” et nous inciter au repentir des fautes passées : sa structure rappelle les sanglots et les pleurs.
Selon les sources mystiques, le Chofar sonné à Roch Hachana avec les “ Kavanot ” (intentions) appropriées permet de briser les mauvais décrets et nous fait trouver grâce aux yeux du Créateur.
Nous sonnons aussi du Chofar à l’issue de Yom Kippour, mais ce n’est qu’une simple coutume – instaurée pour évoquer le souvenir du Yovel (jubilée) biblique – qui n’a aucune puissance mystique.
Une histoire vraie
A Pozna, dans la ville de Rabbi Akiva Eiger ztl, un Juif sonnait du Chofar depuis des années à Roch Hachana. A un moment, il fut influencé par le mouvement réformiste, et Rabbi Akiva Eiger le destitua de sa fonction. Frustré, il alla se plaindre au gouverneur de la ville qu’il était victimes d’obscurantistes.
Sensible à la plainte de ce juif “ moderne ”, le gouverneur convoqua Rabbi Akiva Eiger qui expliqua qu’il avait au contraire fait monter le plaignant en grade : il lui avait demandé de sonner désormais du Chofar le jour de Yom Kippour, le jour le plus saint de l’année juive.
Le gouverneur avait entendu parler de Yom Kippour – jour d’affluence dans les synagogues – et fut convaincu par la réponse du Rav.
Il convoqua le plaignant et le réprimanda. De quoi se plaignait-il ? Au lieu de sonner du Chofar à Roch Hachana, il sonnerait à Kippour, un jour beaucoup plus saint. Ce dernier ne savait pas quoi répondre : comment expliquer à un non Juif que le Rav se moquait de lui : les sonneries de Roch Hachana sont l’essence de la fête, alors que celle à l’issue de Kippour n’est qu’une simple coutume sans impact spirituel.
Il réfléchit à un argument que le gouverneur pourrait comprendre : “Ce n’est pas comparable ! On sonne 100 fois à Roch Hachana, mais une seule fois à Kippour.”
Le gouverneur s’exclama en le congédiant : “Tu as le Chofar dans tes mains, tu peux sonner tant que tu veux !”
Chabbat Chalom
Jean Guetta
Relu et mis en page par Tania Guetta