Parabole du ‘Hafets Haïm
A partir de cette parabole, nous pouvons apprendre quel objectif supplémentaire il nous est possible d’atteindre, durant ces jours-ci.
C’est l’histoire de l’épicier d’un village, qui vient dans la grande ville s’approvisionner. Il entre chez son grossiste habituel pour se fournir, en quantité importante, des marchandises…..à crédit.
« Pas possible d’accéder à ta demande, lui annonce le grossiste. J’ai vérifié mes livres de comptes, il te faut payer tes dettes, celle du mois dernier, et celles des trois mois précédents. Tu promets à chaque fois de tout régler, mais de retour chez toi, tu n’as jamais tenu parole, aussi comprends que je ne puisse te servir ». L’épicier tente de s’expliquer, s’il n’a pas pu payer à ce jour, c’est pour de multiples raisons …mais il promet cette fois qu’il tiendra parole, dès son retour chez lui, il s’acquittera de ses dettes. Le grossiste accepte et lui fournit de la marchandise à crédit.
Mais le mois passe, et l’épicier qui s’est oublié, n’a pas tenu parole. Deux semaines plus tard, et voilà notre épicier qui revient s’approvisionner, toujours … à crédit
« Eh non », lui répond le grossiste, « c’est terminé ! Maintenant, même après remboursement de toutes tes dettes, tu n’as plus ma confiance. Tes paroles ne sont pas des paroles de vérité, tes promesses ne sont jamais tenues. Désolé, mais tu n’auras plus d’approvisionnement ». Un négociant, entré dans le magasin au milieu de la discussion, lui donne ce conseil : « En l’état, ta cause est perdue, l’achat à crédit exige des relations de confiance, et toi, par ton attitude, tu as perdu tout crédit ! Tu n’as pas le choix, il te faut rétablir cette confiance. Je vais te dire comment procéder. Tout d’abord, pourquoi commander de si grandes quantités, si tu n’as pas de quoi payer ? Fournis-toi du minimum de denrées que tu puisses acquitter en numéraire. Tu le vendras avec un petit bénéfice, que tu utiliseras pour la commande suivante, et petit à petit, au vu de ton sérieux, ta crédibilité sera reconsolidée, le grossiste t’accordera à nouveau sa confiance, et du crédit ! »
La morale de cette histoire:
Ces jours de Jugement, (désireux que nous sommes qu’il le soit pour le bien) nous nous lèverons pour solliciter une bonne et heureuse année à venir, pleine de bénédictions et de bontés. Au ciel on nous demandera : « par quel mérite, et pour quelle raison ? »
Nous pourrions répondre : « A crédit car nous nous efforçons, dès maintenant, d’être méritants ». Les livres de comptes ouverts, on nous répondrait : « Mais c’est ce que tu as déjà dit l’année dernière, et l’année d’avant, et pourtant rien n’a changé. Comment prendre en considération tes promesses? Ta parole n’en est pas une, tes résolutions jamais mises en application, et ta confession n’est pas sincère … »
Que dire ? C’est tellement vrai! Assurément ! Et nous n’avons pas le choix, il faut vite rétablir des relations de confiance. Au départ par de petites choses, démontrer notre sérieux, notre fermeté. Prendre sur nous « d’acheter peu en quantité » mais de payer tout de suite, et en liquide. Effectuer un vrai retour sur soi-même, revenir sur les fautes « légères », sur « la mauvaise langue », (médisance, calomnie, ô combien graves), être attentifs aux bonnes actions faciles (se concentrer sur le premier verset quand on récite le Chéma, sur la bénédiction des Patriarches-la première de la Amida).
Pour que nos promesses, aux jours du jugement, soient prises en compte, il nous faudra améliorer notre conduite, dans ce qui nous est tout de suite possible, pour être dignes de confiance et retrouver du crédit !
SHANA TOVA OUMETOUKA