Une goutte de Torah – Année 12 – n° 626 – Roch Hachana & Haazinou
3 Tichri 5785 – 5 octobre 2024
Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.
Un cantique
(31:19) : “Et maintenant, écrivez pour vous ce cantique, et enseignez-le aux enfants d’Israël….” Dans le sens simple du verset, ce cantique est la Paracha Haazinou ; mais selon le Rambam (Maïmonide), il fait référence à toute la Torah.
En quoi la Torah est-elle un cantique ?
La musique (la bonne) est appréciée par tout le monde. Selon Rav Itzhak Herzog, ramené par Rav Yehonathan Gefen, c’est pour cela que la Torah est comparée à un cantique : c’est le seul livre qui peut être lu et apprécié par tout le monde, et à tous les âges de la vie. Bien entendu, pas au même niveau, ni avec la même profondeur d’analyse : un enfant se délectera naïvement des récits bibliques alors qu’un initié y trouvera les secrets de la Création.
Par ailleurs, pour qu’un cantique soit plaisant, il faut que ses notes soient justes, et jouées dans un certain ordre ; une seule fausse note écorchera les oreilles d’un grand musicien. De même, la moindre erreur dans un Sefer Torah le rend invalide.
A Roch Hachana, D.ieu recrée le monde. Veillons à ne pas y introduire de fausses notes.
Une histoire vraie
Arturo Toscanini (1867-1957) fut un grand chef d’orchestre du début du 20° siècle. Il fonda aussi le Palestine Philharmonic Orchestra, qui, à la fin des années 30, permit à de nombreux musiciens juifs allemands d’émigrer en Israël et d’échapper ainsi à l’enfer nazi. Fuyant le régime de Mussolini, il s’installa aux Etats-Unis où il poursuivit sa brillante carrière.
Son biographe raconte qu’à la fin de sa vie, Toscanini – trop vieux pour voyager – s’apprêtait à écouter à la radio une symphonie dont il avait été le chef d’orchestre en Europe pendant de nombreuses années. Ce soir-là, un nouveau chef d’orchestre avait été intronisé, et il était curieux d’entendre le résultat. Le biographe insista pour rester à ses côtés, et Toscanini accepta, à condition qu’il ne dise pas un mot.
Après la dernière note, le biographe s’enthousiasma : “Maestro, c’était superbe, non !?”
Toscanini répondit avec une moue : “Pas vraiment, il aurait dû y avoir 15 violons, et il n’y en avait que 14.”
Voulant en avoir le cœur net, le biographe téléphona au nouveau chef d’orchestre qui lui confirma qu’au dernier moment un des violonistes était tombé malade et n’avait pas pu être remplacé.
Alors que la qualité de la réception radiophonique (nous sommes dans les années 50) n’était sûrement pas de la haute-fidélité, ce que personne dans la salle de concert n’avait remarqué écorcha les oreilles de Toscanini qui connaissait les moindres détails de cette symphonie.
Chana Tova & Chabbat Chalom
Jean Guetta
Relu et mis en page par Tania Guetta