Une goutte de Torah – Année 13 – n° 634 – Toledot
29 ‘Hechvan 5785 – 30 novembre 2024
Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.
La valeur de l’étude
Après de longues années de stérilité, Rebecca tombe enceinte de jumeaux – Jacob et Esaü – mais sa grossesse est difficile (25:22) : « Les enfants s’entre poussaient dans son sein… ». Selon Rachi, rapportant un Midrach, elle souffrait beaucoup car Jacob tentait furieusement de sortir lorsqu’elle passait devant une maison d’étude, et Esaü lorsqu’elle passait devant un Temple idolâtre.
Pourtant, s’interroge Rav Yonathan Gefen, selon le Talmud (Nida 30b), pendant la grossesse, un ange enseigne au fœtus toute la Torah, qu’il oubliera au moment de la naissance. Pourquoi Jacob voulait tellement rejoindre une maison d’étude, alors qu’il apprenait déjà toute la Torah ?
Selon Rav ‘Haïm Chmoulewitz z’tl, l’ange fait oublier au bébé ce qu’il a appris dans le ventre maternel car la connaissance de la Torah n’a d’intérêt qu’à travers l’étude. En effet, l’homme a été créé pour se perfectionner par ses efforts, notamment dans l’étude de la Thora. On ne peut comparer la Torah apprise sans effort à celle que acquise en travaillant dur, et Jacob voulait à tout prix appliquer ce principe dès que possible !
Selon Rav ‘Haïm, la coutume Achkénaze du « Chalom Za’har », petite fête organisée le premier Chabbat après la naissance d’un garçon, ne vient pas – comme on le pense souvent – consoler le nouveau-né de sa perte de la Torah, mais, au contraire, fêter sa nouvelle capacité à étudier.
Dans l’étude, la peine que l’on se donne est plus importante que le résultat !
Une histoire vraie
Rav Itschak Landau rapporte cette histoire dont il fut témoin et qui fit beaucoup de bruit à l’époque. En 1950 à Jérusalem, naît un petit garçon, qui, dès l’âge de 4 ans, stupéfie ses professeurs par sa capacité à réciter par cœur des passages entiers de la Torah et du Talmud qu’il n’avait jamais appris.
Plusieurs éminents rabbins testent l’enfant, confirmant ses capacités. Le Steipler mentionne même l’incident dans son ouvrage « ‘Hayé Olam. »
Les journalistes s’emparent du phénomène et rappellent au public notre passage du Talmud en expliquant que « l’ange préposé à l’oubli n’a pas fait son travail. » La famille est harcelée de toutes parts, des curieux viennent du monde entier, et on veut même utiliser l’enfant à des fins politiques pour valider – ou au contraire discréditer – certains commentaires de la Torah ou du Talmud.
Finalement, inquiet des pressions exercées sur son fils qu’on interrogeait sans cesse, le père fait appel à l’Admour de Belz qui, lors d’un « Tikoun » tenu secret jusqu’à ce jour, fait oublier sa Torah à cet enfant qui redevient un élève comme les autre.
Chabbat Chalom
Jean Guetta
Relu et mis en page par Tania Guetta