Une goutte de Torah – Année 13 – n° 640 – Vaye’hi
11 Tevet 5785 – 11 janvier 2025
Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.
Les prémices de l’exil
Ce vendredi est le 10 Tevet, un jour de jeûne qui marque la date du début du siège de Jérusalem par Nabuchodonosor, siège qui aboutira, quelques 18 mois plus tard, à la destruction du Temple. A ce titre, cette date est symbolique des prémices de l’exil du peuple juif, comme la mort de Jacob va marquer les prémices de l’esclavage en Egypte.
La Paracha Vaye’hi est “Stouma” (fermée) c’est-à-dire qu’elle est écrite en un bloc, sans séparation ni passage à la ligne. Selon Rachi (47:28) cette structure symbolise la “fermeture des yeux et des cœurs” des Hébreux après la mort de Jacob. Selon le Sfat Emet, Rachi se réfère au malaise spirituel qui suivit la mort du patriarche. Tant qu’il était en vie, il servait de référence et les Hébreux s’isolaient à Gochen de la société égyptienne. Après sa mort, ils se laissèrent peu à peu influencer par cette société et commencèrent à s’assimiler, provoquant un sentiment de rejet des égyptiens qui finirent par les réduire en esclavage.
De la même manière, la période qui précéda la destruction du Temple fut marquée par une dégradation du niveau spirituel du peuple juif que ne cessèrent de dénoncer nos prophètes, notamment Jérémie et Isaïe.
Le peuple juif n’a pu survivre dans son exil que grâce à ceux qui, contre vents et marées, ont su “nager contre le courant” et garder leurs traditions ancestrales pour les transmettre aux nouvelles générations.
Une histoire
Au début du communisme, dans une école juive en Russie, le pouvoir imposa un professeur laïc chargé d’enseigner l’histoire russe.
A la rentrée, voulant tester le niveau des élèves, il s’adresse à la classe : “Quel évènement important est-il arrivé en Russie en 1799 ?” Les élèves restèrent silencieux, sauf un jeune ‘Hassid de ‘Habad qui répondit : “Le Baal Hatania (grand maître ‘Hassidique) est sorti de la prison de Saint Pétersbourg cette année-là.”
Le professeur se moqua de lui : “Qui se soucie de Rabbins ? Je parle d’un évènement important concernant l’ensemble du peuple russe ! Cette année-là naquit Pouchkine, le grand et célèbre poète russe !”
Et il continua : “Bon, et qui sait ce qui se passa en 1812 ?” (Faisant bien entendu allusion à la campagne de Russie menée par Napoléon.)
Le même jeune ‘Hassid leva le doigt ; comme personne d’autre ne se manifestait, le professeur lui donna la parole avec réticence. Et le ‘Hassid, avec un sourire réjoui : “C’est l’année où Pouchkine est devenu Bar Mitsva !”
Chabbat Chalom
Jean Guetta
Relu et mis en page par Tania Guetta