Vayele’h

Une goutte de Torah – Année 13 – n° 677 – Vayele’h

5 Tichri 5786 – 27 septembre 2025

Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’, ainsi qu’à la guérison complète de notre relectrice, Tania bat ‘Haya Clara.

L’immortalité par le renouvellement

La Paracha relate le discours d’adieu de Moïse à son peuple. Il leur donne deux commandements fondamentaux (les seuls de la Paracha) qui, selon Rabbi Jonathan Sacks z’l’, révèlent le secret de l’immortalité juive à travers le concept de renouvellement.

Le premier commandement (renouvellement collectif) est le Hak’el (31:12) : « Convoque le peuple entier, hommes, femmes et enfants, ainsi que l’étranger qui est dans tes murs, afin qu’ils entendent et s’instruisent, et révèrent l’Éternel, votre D.ieu, et s’appliquent à pratiquer toutes les paroles de cette Torah. » Tous les sept ans, après la Chemita, le roi organisait cette réunion où il lisait la Torah au peuple réuni au complet afin de renouveler son attachement à la Torah et son alliance avec D.ieu. La Bible témoigne de cette cérémonie à l’époque de Josué, du roi Josias, et d’Ezra et Néhémie. De nos jours, des lectures publiques de la Torah sont organisées au Kotel à Jérusalem tous les sept ans, en mémoire du Hak’el biblique.

Le second commandement (renouvellement individuel) est l’écriture d’un Sefer Torah (31:19) : « Et maintenant, écrivez pour vous ce cantique… » Il exhorte chaque juif à écrire ou à participer à l’écriture d’un rouleau de la Torah. Ce geste symbolise la nécessité pour chacun, à chaque génération et face à l’évolution de la société, de s’approprier la Torah et de la rendre « nouvelle », sans se contenter de la recevoir de ses ancêtres.

La pérennité du peuple juif réside dans sa capacité à se renouveler constamment : collectivement en rappelant régulièrement sa mission (Hak’el), et individuellement en intégrant personnellement la Torah dans chaque vie (écriture d’un Sefer Torah). C’est la recette de la Torah pour ne pas « vieillir », oublier son identité et dériver. Il s’agit de se rappeler d’où l’on vient, où l’on va, et à quels idéaux on doit rester attaché.

Une histoire (vraie ?)

On raconte l’histoire d’un vieux rabbin dans un petit village d’Europe de l’Est d’avant-guerre qui ne quittait pratiquement jamais sa synagogue : il y passait ses journées et une bonne partie de ses nuits à prier, à étudier et à enseigner, toujours à la même place.

Un jour, ses élèves décidèrent qu’il devait absolument prendre des vacances pour se renouveler, et ils firent une collecte à cet effet.  Lorsqu’ils en parlèrent au rabbin, ce dernier leur répondit : « Quelle bonne idée, je pensais la même chose ; mais gardez l’argent de la collecte pour la caisse de charité. »

Il prit sa Guemara, se déplaça de quelques sièges, regarda autour de lui et s’exclama : « Ah, c’est tellement rafraîchissant !»

(Merci à Daniel Pessar pour cette histoire)

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta