Vayera

Une goutte de Torah – Année 12 – n° 578 – Vayera

20 ‘Hechvan 5784 – 4 novembre 2023

Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.

Culture ou crainte du Ciel ?

Abraham et Sarah sont chez les Philistins et Sarah est kidnappée par leur roi, Avimele’h, à qui D.ieu apparaît en rêve et lui ordonne de la libérer. Il proteste de son innocence, car Abraham avait affirmé que Sarah était sa sœur.  Lorsqu’il la libère, il reproche à Abraham de lui avoir menti et lui demande (20:10) : “ …Qu’avais-tu en vue, en agissant de la sorte? ”

Abraham lui répond (20 :11) : “ … parce que je disais seulement qu’il n’y a pas de crainte de D. à cet endroit, et qu’ils me tueront pour prendre ma femme. ”

Selon Rachi, Abraham eut cette conviction car dès son arrivée, les Philistins le questionnèrent sur Sarah. Comprenant que, malgré une apparence de nation évoluée, ce peuple n’avait aucune valeur morale et n’hésiterait pas à se débarrasser d’un mari gênant, il prétendit qu’elle était sa sœur.

Selon le Malbim, la culture, les bonnes manières et même le système judiciaire d’une nation ne veulent rien dire si elle n’est pas animée de la crainte de D.ieu, car ce ne sont que des constructions humaines qui restent fragiles face aux instincts profonds de l’homme. En un rien de temps, tout peut s’inverser et cette nation peut devenir telle une bête féroce. Seule la soumission à un pouvoir divin transcendant peut maîtriser ces instincts.

Quelques années avant la second guerre mondiale, Rav El’hanan Wassermann z’l cita ce verset et son interprétation dans un discours resté célèbre pour mettre en garde contre la montée du nazisme dans une société allemande paraissant exemplaire. Beaucoup furent choqués par son discours, mais ses funestes prévisions, dont il fut lui-même victime car il refusa d’émigrer aux Etats-Unis pour rester avec ses élèves, ne tardèrent pas à se réaliser.

Une histoire (vraie ?)

On raconte qu’un éducateur réputé paria avec un rabbin qu’il pouvait changer la nature d’un chat et lui apprendre les bonnes manières pour en faire un parfait majordome, ce que le Rabin considérait impossible.

Après quelques mois de dressage, le Rabbin fut invité à un dîner très stylé où le chat, gominé, vêtu d’un joli costume de majordome et marchant sur ses pattes arrières, passait avec grâce les plats aux convives charmés.

Alors que notre chat-majordome s’approchait du rabbin pour le servir, celui-ci sortit une petite boîte de sa poche d’où émergea une souris qui fila sous ses moustaches. Immédiatement, dans un fracas de porcelaine brisée, le chat bondit à quatre pattes et se précipita derrière la souris pour en faire son dîner.

Le rabbin se tourna vers l’éducateur avec un sourire : “ Un chat restera toujours un chat. ”

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta