Vayera

Une goutte de Torah – Année 13 – n° 632 – Vayera

15 ‘Hechvan 5785 – 16 novembre 2024

Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.

Le bénéfice de l’altruisme

(21:1-2) : «D.ieu s’était rappelé de Sarah … et Il fit à Sarah ainsi qu’Il avait annoncé ; Sarah conçut et enfanta un fils à Abraham … » Après une très longue attente (près de 75 ans de mariage selon certaines sources), Sarah, alors âgée de 90 ans, donne enfin un fils à Abraham !

Cet heureux évènement intervient juste après son enlèvement par Avimele’h le roi des Philistins (chapitre 20) : Après la destruction de Sodome, Abraham et Sarah quittent cette région maudite pour s’installer dans le pays des Philistins. Avimele’h, ébloui par la beauté de Sarah – qui d’après le Talmud (Meguila 15a) comptait parmi les quatre plus belles femmes que l’humanité avait connues – l’enlève pour l’épouser. D.ieu lui apparaît en rêve pour l’empêcher de commettre l’irréparable et, comme punition, « bloque les orifices » de toute sa maisonnée : plus personne ne peut se soulager et les femmes ne peuvent plus tomber enceinte ni enfanter – même les poules ne pondent plus d’œufs ! Désespéré, Avimele’h supplie Abraham de prier pour lui, ce qu’il fait avec succès, et même au-delà puisque, selon le Midrach, de nombreuses femmes jusqu’alors stériles tombèrent également enceintes.

Selon le Talmud (Baba Kama 92a), le verset est au passé (“D.ieu s’était rappelé de Sarah”)  pour souligner le fait que Sarah est tombée enceinte dès qu’Abraham a commencé à prier, et cela avant même que l’entourage d’Avimele’h soit guéri. Le Talmud tire une importante leçon de la juxtaposition de ces deux épisodes : « Si quelqu’un prie en faveur de son prochain alors qu’il a le même besoin que lui, il sera exaucé en premier. »

Selon le Tiferet Chmouel, on doit comprendre ce dicton comme suit : si quelqu’un prie pour autrui avec autant d’intensité que s’il priait pour ses besoins personnels, il sera exaucé en premier, car D.ieu le récompensera ainsi d’avoir accompli à la perfection la Mitsva (Lévitique 19:18) : « …Tu aimeras ton prochain comme toi-même.. »

Sur un plan pratique,  Rav Yaakov Bender fait remarquer que si une personne a besoin de l’aide du Ciel dans un domaine précis, elle ressent parfaitement la douleur de ceux qui sont dans le même cas, et peut donc efficacement prier pour eux.

Une histoire

Une femme qui a dépassé la trentaine prie quotidiennement D.ieu avec une très grande ferveur, proche du désespoir : « D.ieu, Tu sais que je ne T’ai jamais rien demandé pour moi-même. Et ce n’est pas maintenant que je vais commencer. Je Te supplie juste de secourir ma pauvre mère. Elle souffre tellement. Je T’en supplie : accorde lui un gendre ! »

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta