Une goutte de Torah – Année 13 – n° 636 – Vayichla’h
13 Kislev 5785 – 14 décembre 2024
Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.
L’influence d’une femme vertueuse
Jacob s’apprête à affronter son frère Esaü mais veut mettre au préalable sa famille en sécurité (32:23) : “(Jacob) se leva dans la nuit, prit ses deux femmes, ses deux servantes et ses onze fils, et passa le gué du Yabboq.” Rachi demande pourquoi le verset ne mentionne pas sa fille Dina. Citant le Midrach, il explique que Jacob l’avait enfermée dans une caisse verrouillée afin qu’Esaü ne puisse porter ses regards sur elle. Et il a été puni pour l’avoir ainsi refusée à son frère car, si elle l’avait épousé, elle aurait peut-être pu le ramener vers le bien : Jacob a subi l’humiliation de voir Dina capturée et violée par Che’hem (chapitre 34).
Nos Sages s’interrogent : selon le Talmud (Pessa’him 49b) laisser sa fille épouser un renégat revient à la livrer pieds et poings liés à un lion ! Pourquoi alors Jacob a-t-il été puni pour avoir voulu préserver sa fille d’Esaü dont la réputation n’était plus à faire ?
Maayanah Chel Torah approfondit la question : Esaü avait grandi dans la maison d’Isaac et Rebecca, avec son frère jumeau Jacob, et il avait bénéficié de l’influence de son grand-père Abraham jusqu’à son adolescence, tous des géants spirituels. Si aucun d’eux ne put influencer positivement Esaü, comment imaginer que Dina aurait pu exercer la moindre emprise sur lui ?
Selon lui, une femme a plus que quiconque la capacité d’encourager et de pousser son mari à grandir. Ainsi, selon le Talmud (Ketoubot 63a), Rabbi Akiva – un de nos plus grands maîtres – déclara à ses 24.000 élèves qu’il devait toute sa Torah, et donc la leur, à sa femme qui l’avait soutenu sans relâche.
Jacob aurait dû compter sur le pouvoir et le charme de Dina pour ramener Esaü vers le bien ; l’histoire du monde en aurait peut-être été changée !
Une histoire
On raconte que lorsque Bill Clinton était président des Etats Unis, à l’occasion d’un déplacement du couple présidentiel, Hillary Clinton tomba sur un de ses anciens petits amis qui était devenu chauffeur de taxi.
Elle bavarda quelques minutes avec lui, puis, après s’être séparés, Bill lui fit ironiquement remarquer : “Tu vois, si tu l’avais épousé, tu serais la femme d’un chauffeur de taxi. ”
Et elle de répondre : “Tu te trompes sur toute la ligne, si je l’avais épousé, il serait aujourd’hui président des Etats Unis ! ”
Chabbat Chalom
Jean Guetta
Relu et mis en page par Tania Guetta