EKEV

Une goutte de Torah – Année 10 – n° 515 – Ekev

23 Av 5782 – 20 août 2022

Des drones avant l’heure ?

Moïse rappelle aux Hébreux que D.ieu leur enverra des miracles pour conquérir la terre de Canaan, notamment (7:20) : «…l’Éternel, ton Dieu, suscitera contre eux le « Tsir’a » pour achever les survivants qui se seraient dérobés à toi. » Selon Rachi, le Tsir’a était un insecte volant qui leur injectait un poison, et qui les castrait et les aveuglait partout où ils se cachaient.

On trouve déjà dans la Parachat Michpatim (Chemot 23:28) : « J’enverrai le Tsir’a, qui chassera le Hévéen, le Cananéen et le Héthéen de devant toi. »

On remarque une différence : dans Michpatim, le Tsir’a chassera les habitants de Canaan sans qu’il y ait même de combat. Ici, le Tsir’a joue plutôt le rôle d’un drone à tête chercheuse qui, après la bataille, va débusquer les survivants et les éliminer.

Selon Rav Yisroel Reisman, ramené par Rav Alport, ce changement s’explique par un commentaire de Rachi sur Deutéronome (1:8) : « Si les Hébreux n’avaient pas envoyé les explorateurs, ils n’auraient pas eu besoin d’armes (pour conquérir le pays de Canaan) ». Le Tsira aurait fait le travail !

Dans notre Paracha, où Moïse s’exprime après la faute des explorateurs, la situation a changé : les Hébreux devront combattre, le « Tsir’a » se contentant d’achever les survivants.

Dieu avait promis une conquête sans combat. En envoyant des explorateurs, les Hébreux voulurent malgré tout s’assurer des rapports de force objectifs, démontrant leur manque de confiance dans la promesse divine. D.ieu s’est alors adapté à leur niveau de confiance en les obligeant à combattre.

Nous n’avons plus accès à la prophétie et il est de notre devoir, en cas de guerre, de faire tout ce qui est humainement possible pour s’assurer de la victoire, mais l’aide divine n’est jamais loin.

Une histoire vraie

Pendant la deuxième guerre mondiale, l’armée de Rommel, s’approchait dangereusement de la terre sainte, avec l’intention déclarée d’exterminer les juifs. Les rabbins instituèrent un jeûne le 30 juin 1942, jour de l’anniversaire du décès du Ohr Ha’haïm, un des grands sages de notre histoire, et 20.000 personnes se pressèrent en prières sur sa tombe, au Mont des Oliviers. Un des rabbins présents eu une vision que leurs prières avaient été exaucées.

Dès le mois de juillet, l’armée de Rommel alla de déconvenue en déconvenue et finit par être défaite par les Britanniques. Le Field Marshall Keitel, général en chef de l’armée allemande, cite dans ses mémoires la date du 30 juin 1942 comme celle à partir de laquelle la campagne de Rommel alla de Charybde en Sylla jusqu’à l’effondrement final.

(Tiré de: “Great Jewish Journeys” by Rabbi Moshe Bamberger)

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta