Ki Tavo

Une goutte de Torah – Année 10 – n° 519 – Ki Tavo

21 Eloul 5782 – 17 septembre 2022

Les coutumes (Minhagim)

Avant d’énumérer les malédictions qui nous frapperont si nous ne respectons pas la Torah – le passage le plus connu de la Paracha – la Torah annonce les bénédictions qui nous attendent si nous y restons fidèles. Elle conclut : (28:14) : « Et ne dévie pas, à droite ni à gauche, de tout ce que Je vous ordonne aujourd’hui, pour suivre et adorer des divinités étrangères. »

Ce verset condamne les pratiques idolâtres, mais le Sforno, rapporté par Rav Yehonathan Gefen, y voit un sens plus profond. Selon lui, la Torah nous exhorte ici à ne pas « dévier » des Mitsvot prescrites par la Torah pour suivre certaines coutumes (« Minhagim »). Les coutumes font partie de notre tradition, et il est important de les perpétuer, sauf si, instaurées par ignorance, elles sont contraires aux lois de la Torah, auquel cas nous devons les supprimer de notre pratique.

Citons comme exemple la coutume qu’ont certains de lancer le pain à la table du Chabbat après avoir récité la bénédiction du Motsi. Nos Sages ont établi qu’il ne fallait pas passer le pain de la main à la main, car cela rappelle la coutume de donner le pain dans la main de l’endeuillé. Il faut donc poser une tranche de pain devant chaque convive (ou faire passer une assiette), et chacun se servira. Certains ont transformé cette coutume en un exercice de basket-ball où le pain est lancé à chaque convive, parfois d’un bout à l’autre de la table. On doit s’abstenir d’un tel comportement, car en lançant de la nourriture, et en particulier le pain du Chabbat, on dénigre la subsistance que D.ieu nous donne.

Certaines coutumes doivent nous aider à acquérir de bons traits de caractères. Par exemple, on couvre les ‘Hallot de Chabbat pendant la récitation du Kiddoush pour ne pas leur « faire honte », car le pain est plus important que le vin dans l’ordre des bénédictions. Cette coutume nous rappelle la gravité d’humilier quelqu’un en public.

Une histoire vraie

On raconte que Rav Israel Salanter était invité chez un de ses élèves un vendredi soir. En revenant de la synagogue, son hôte remarqua que les ‘Hallot n’était pas couvertes selon la coutume, et réprimanda durement sa femme.

La Rav le prit à part et lui rappela qu’on couvrait les ‘Hallot pour ne pas leur « faire honte » lorsqu’on récite la bénédiction sur le vin – alors qu’on devrait commencer par celle de Hamotsi. Il lui expliqua qu’en humiliant sa femme, il n’avait pas intégré la signification de cette coutume et qu’il devait travailler sur lui-même dans ce sens.

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta