Ki Tetsé

Une goutte de Torah – Année 10 – n° 518 – Ki Tetsé

14 Eloul 5782 – 10 septembre 2022

La souffrance animale

La Paracha présente un florilège de Mitsvot destinées à éviter la souffrance animale :

(22:4) : Obligation d’aider un animal qui porte une charge trop lourde (voir aussi Exode 23:5)

(22:10) : Interdiction d’atteler un bœuf et un âne ensemble : l’âne serait harassé par le rythme du bœuf; selon certains, il souffrirait de voir le bœuf ruminer, pensant qu’on l’a nourri, mais pas lui.

(25:4) : Interdiction de museler un bœuf pendant qu’il foule le grain ; il doit pouvoir manger ce qui est à sa portée.

(22:6-7) : L’étrange Mitsva du « nid d’oiseau » consistant à chasser une mère oiseau de son nid avant de prendre ses œufs ou ses petits. Dans le Guide des Egarés, le Rambam (Maïmonides) la rapproche de l’interdiction de tuer un animal et son petit le même jour (Lévitique 22:28) : il faut éviter la détresse d’une mère voyant son petit enlevé ou tué sous ses yeux. Dans ce cas précis, le Talmud (Bera’hot 33b) ne suit pas cette approche, mais il condamne fermement (Baba Metsia 32b) la cruauté envers les animaux – « Tsaar Baalei ‘Haim » – condamnation que l’on retrouve dans la Hala’ha (la loi juive).

Selon nos Sages, les animaux sont dotés d’une « âme animale » (Nefesh) qui leur donne une certaine sensibilité que nous devons respecter. La seule fois où un animal a parlé dans la Torah, il s’agissait de l’ânesse de Bilam, pour se plaindre des coups qu’il lui infligeait (Bamidbar 22:28) !

La Torah ne vas pas jusqu’à accorder des « droits » aux animaux, concept à la mode avec l’éclosion de partis politiques « animalistes ». Dans l’échelle de la Création, l’animal reste au service de l’homme, et ce dernier peut lui faire subir certaines souffrances, notamment pour s’en nourrir, en les limitant au strict nécessaire. Ce que la Torah réprouve, ce sont les souffrances inutiles : des activités comme la chasse ou la corrida – la mise à mort d’animaux comme divertissement – sont strictement interdites.

Selon Rav Jonathan Sacks z’l, les animaux n’ont pas de droits, mais nous avons des devoirs envers eux que nous devons respecter si nous voulons honorer notre noble rôle dans la Création.

Une histoire

David rentre du bureau affamé. Alors qu’il enlève son manteau, il entend sa femme crier, de la cuisine : « Tu veux du bœuf, du poulet, ou du foie grillé ? »

David, l’eau à la bouche, crie en retour : « J’aimerais bien du bœuf ce soir, ma chérie »

Et sa femme : « Je parlais au chien. Pour toi, j’ai une soupe de lentilles !»

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta