Ki Tissa

Une goutte de Torah – Année 13 – n° 649 – Ki Tissa

15 Adar 5785 – 15 mars 2025

Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’, ainsi qu’à la guérison complète de notre relectrice, Tania bat ‘Haya Clara.

Un découpage inhabituel

Le Chabbat, la lecture de la Paracha est divisée en sept parties qui correspondent aux sept montées à la Torah prescrites par la Hala’ha.

Alors que le découpage d’une Paracha est en général plutôt équilibré, le découpage de Ki Tissa est tel que le Richon (1ère partie) et le Chéni (2° partie) sont anormalement longs : 92 versets sur un total de 139, soit les deux tiers de la Paracha pour les deux premières montées, et le dernier tiers pour les cinq montées suivantes.

Pourquoi un tel découpage ? Selon le ‘Hida et d’autres commentateurs, comme la tribu de Lévy n’a pas fauté lors de l’épisode du veau d’or, c’est un Lévy (ou un Cohen, également membre de la tribu de Lévy) qui doit lire ce passage ; en effet, si un Israël (dont les ancêtres ont fauté lors du veau d’or) montait à la Torah pour ce récit, cela pourrait réveiller des accusateurs célestes. Comme ce passage, incluant le plaidoyer de Moïse, s’achève à la fin du deuxième tiers de la Paracha, ce n’est qu’à partir de là qu’on fera monter un Israël.

Plus généralement, il faut éviter de faire monter à la Torah une personne qui ne respecte pas la Mitsva qui est lue pendant cette montée, toujours pour la même raison : de peur de réveiller des accusateurs célestes. Ainsi, on ne fera pas monter un profanateur de Chabbat pour lire un des nombreux passages qui nous exhorte à respecter Chabbat, ou quelqu’un qui se rase à la lame pour le passage qui nous demande de ne pas couper les coins de la barbe (Lévitique 19:27), etc… C’est probablement une des raisons pour laquelle on fait souvent monter le rabbin de la synagogue pour la lecture des Dix Commandements.

Une anecdote

Un Chabbat, au début des années 90, je priais à la synagogue de la rue Ancelle à Neuilly sur Seine où une grande Bar Mitsva était célébrée.

J’étais assis à côté d’un célèbre écrivain, certainement un parent du Bar Mitsva, et je le voyais fébrilement réviser et mémoriser, à partir d’une petite note en phonétique, les bénédictions à lire avant et après la lecture de la Torah.

Une fois appelé à la Torah, il monta très sûr de lui, et récita parfaitement ces bénédictions. Lorsque le rabbin lui demanda s’il désirait faire un don, il acquiesça en mentionnant une somme conséquente, puis, à la surprise générale, sortit son carnet de chèques et un magnifique stylo Mont Blanc, prêt à s’exécuter sur le champ.

Le rabbin le remercia chaleureusement, lui expliqua que rien ne pressait et qu’il pourrait tout à fait envoyer son chèque le lendemain.

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta