Parachat Haazinou

« L’Eternel parla à Moché ce même jour, et lui dit : monte sur cette montagne des Abarim, sur le mont Nébo, (… puis) Meurs sur la montagne que tu vas gravir ». (Dévarim 32, 48-50)

On trouve à trois reprises, dans la Torah, l’expression « ce même jour » (הזה היום בעצם). Elle est employée au sujet de Noa’h au moment où il entre dans l’arche, à propos de l’Egypte lorsqu’Hachem fait sortir les enfants d’Israël, et au moment du décès de Moché Rabbenou. « Ce même jour » signifie en pleine clarté du jour, au milieu de la journée. Les hommes de la génération de Noa’h s’étaient concertés : « si nous remarquons quelle que chose qui soit nous ne le laisserons pas entrer dans l’arche », le Saint béni soit-Il déclara : « Je vais le faire entrer en plein jour et que vienne l’empêcher quiconque aurait les moyens de le faire ». De même, à la sortie d’Egypte, les égyptiens pensaient empêcher les enfants d’Israël de partir, de quitter leur pays.

Et c’est ce que la Torah précise ici à propos de Moché Rabbénou. Les enfants d’Israël s’étaient dits : « lui qui nous a fait sortir d’Egypte et qui a fendu pour nous la mer, lui qui a fait tomber pour nous la Manne, qui nous a procuré des cailles, qui a fait monter le puits, lui qui nous a donné la Torah, nous ne le lâcherons pas! » En retour le Saint Béni soit-Il décide de « le faire entrer en plein jour aux yeux de tous ». (Midrach Sifri)  On peut imaginer que les contemporains de Noah aient eu l’intention de s’armer de haches et de cognées pour détruire l’arche. Les égyptiens, on les a vu poursuivre, avec leurs épées et leurs armes, les enfants d’Israël, prêts à les massacrer. Mais comment concernant Moché, les enfants d’Israël pensaient-ils le sauver de la mort?

Le Rav Haïm Chmoulevitz zatsal de Mir expliquait que les Bneï israël auraient pu préserver Moché de la mort par leurs prières, car telle est la force de la prière !

On retrouve aussi l’importance et les effets de la prière à propos du décès de Rabbi Yéhouda Hannassi (Guémara Kétouvot 104a). Les sages qui priaient sans interruption, ne permettaient pas à l’Ange de la mort de s’approcher. La servante de Rébbi le vit tellement souffrir qu’elle décida de mettre fin à ses souffrances; elle jeta un vase du toit de la maison et les Sages, dans leur surprise, arrêtèrent leurs prières un instant et c’est dans ce court instant que Rébbi quitta ce monde. Assez récemment, pour le Steïpeler (Rav Yaakov Israël Kanievski zatsal) qui était très gravement malade, un grand rassemblement de prières fut organisé, à Jérusalem, au Kottel Hamaaravi, lorsqu’un serpent sortit subitement du mur et sema une panique générale. Le lendemain il décédait !

Grande est la prière, à tel point que l’Eternel fit jurer les enfants d’Israël, de ne pas forcer la venue du Machia’h, par trop de prières (Kétouvot 111a). S’il est vrai que dans la Amida, trois fois par jour, nous prions pour cette rédemption finale, nous ne  pouvons pas, cependant, organiser de grande manifestation de prière qui amènerait obligatoirement la délivrance. Laissons D… dans sa grande mansuétude décider de ce qui est bon pour nous, il ne nous appartient pas de vouloir lui « forcer » la main.

SHABBAT SHALOM OUMEVORAKH