D’après le Sefer Ha’hinoukh, les Mitsvot (positives et négatives réunies) de notre paracha atteignent un total de soixante quatorze. Par rapport à toutes les autres parachyot de la Torah, celle-ci est celle qui en comporte le plus.
La michna (dans Makot 23b) nous enseigne, au nom de Rabbi ‘Hananiya ben Akacha, que le Saint Béni-soit-Il a voulu donner du mérite à Israël, c’est pourquoi Il leur a donné la Torah et des mitsvot en abondance, comme il est dit : « L’Eternel désire, pour le triomphe de sa vertu (celle d’Israël), que la Torah soit étendue et renforcée », (Yéchaya XLII, 21).
Selon Rachi, dans cette intention, nombre de commandements ont été répétés, et pour une même action peuvent se retrouver plusieurs interdits. Par exemple, qui mangerait une fourmi, qui n’est pas un « aliment » particulièrement appétissant, cumule cinq interdictions, cinq transgressions. Mais, par suite, de ne pas en avoir consommé lui donnera davantage de mérite, puisqu’il aura respecté plus de mitsvot.
D’après le Rambam, la multitude des commandements nous permettra d’en accomplir, au moins un, avec toute la concentration et la ferveur nécessaires, lichma, c’est-à-dire pour la gloire du Ciel, par amour pour D…, ce qui nous assurera une récompense dans le monde à venir. A Rabbi ‘Hannaya ben Téradiyon, qui s’interrogeait, à savoir s’il mériterait le monde futur, Rabbi Yossé ben Kisma en réponse, lui demanda s’il avait accompli une mitsva dans sa perfection (Avoda Zara 18a). Le Rambam nous apprend ici la grandeur et la force d’une mitsva, aussi petite soit-elle, et apparemment insignifiante, accomplie dans ses détails, avec la ferveur nécessaire, elle peut, à elle toute seule, emmener l’homme au monde futur.
Le Rambam nous enseigne par ailleurs (Hilkhot Téchouva ch 3, 4) que l’homme doit considérer qu’il se trouve, lui et le monde entier avec lui, en permanence, à égalité de mitsvot et de avérot. En accomplissant alors une bonne action, il fera pencher la balance du côté du bien, pour lui-même et pour le monde entier, comme dit le verset, car « le juste est comme la fondation du monde » (Michlé X, 25).
Rabbi Yossi enseigne (Torat Cohanim XII, 10) : si tu veux savoir quelle sera la récompense des Tsadikim dans le monde à venir, il te suffit de mesurer les conséquences de la faute du premier homme. En premier, elle a amené la mort à l’homme et à toutes les générations suivantes, et ce pour la transgression d’un seul commandement. Comme la mesure du bien est toujours plus importante que celle du mal (Yoma 76a), on peut en déduire, a fortiori, que les Tsadikim apporteront à leur descendance, pour chaque mitsva, un grand mérite pour le monde futur.
Le mois d’Elloul est appelé le mois de la miséricorde, car c’est la période propice où l’Eternel est proche de l’homme, Il vient à sa rencontre favoriser son repentir. C’est au début de ce mois que Moché Rabbénou est monté sur la montagne du Sinaï pour recevoir les deuxièmes Tables de la Loi, et en redescendre quarante jours plus tard, le jour de Kippour, annoncer aux enfants d’Israël qu’ils avaient été pardonnés de leur faute. Cependant, c’est aussi un mois de « crainte ». C’est qu’au début du mois l’homme a reçu convocation au jugement de Roch Hachana, comme celle que reçoit un homme, un mois à l’avance, du Tribunal.
Toute personne appelée à se présenter devant le Tribunal se prépare, recherche l’avocat qui saura défendre au mieux sa cause devant les juges. Selon l’importance de l’enjeu, la gravité du risque, il voudra s’entourer d’un ou de plusieurs avocats, tenant compte de leur compétence et de leur performance. Rabbénou Yérou’ham de Mir zatsal nous rappelle la michna dans Avot ( Ch 4, 11) : « Rabbi Eliezer ben Yaakov dit que celui qui fait une mitsva acquiert un avocat, un défenseur ». En accomplissant une mitsva l’homme crée un ange qui le défendra devant le tribunal céleste, mais la qualité de cet avocat dépendra de la ferveur, avec laquelle il aura été créé. Plus nous accomplirons de Mitsvot dans ce mois de Elloul, plus nous aurons de protecteurs qui nous aiderons à être jugés favorablement pour une bonne et douce année à venir.
Chabbat Chalom Oumévorakh