« Et toi tu ordonneras aux enfants d’Israël de te choisir une huile pure d’olives concassées pour le luminaire afin d’alimenter les lampes en permanence » (Chemot XXVII, 20). C’est-à-dire de l’huile de première pression, la plus pure de la plus raffinée des huiles !
C’est que le luminaire représente la sagesse de la Torah. Le Midrach Rabba dit explicitement que ce verset fait allusion à la lumière qu’Elle répand : « viens voir combien les paroles de Torah éclairent l’homme lorsqu’il les étudie ». Qui marche dans l’obscurité peut trébucher à chaque pierre et tomber au premier trou. De même celui qui n’a pas de Torah risque fort de fauter sans s’en rendre compte, comme il est dit : « le chemin des pervers est sombre comme les ténèbres, ils ne savent pas ce qui les fait trébucher » (Michlé IV, 19), mais aussi « si la mitsva est une lampe, la Torah est lumière » (Michlé VI, 23) … pour savoir où aller !
La Guémara (Baba Batra 16a) nous rapporte que Iyov (Job), espérait acquitter le monde de tout jugement avec ces arguments : « Maître du monde, Tu as créé le taureau avec des sabots fendus et l’âne avec des sabots fermés (le premier est cacher, le second ne l’est pas), Tu as créé le Paradis et aussi l’Enfer, Tu as créé les Justes et les Pervers. Qui peut contrarier Ton pouvoir ». Autrement dit Tu as déjà tout déterminé et tout décidé à la Création. L’action de l’homme n’y changera rien, celui-là sera obligatoirement Rachaa, il ira en enfer et cet autre sera Tsadik, promis au paradis. Ses amis lui répondirent : « tu détruis même la crainte de D…, tu anéantis tout mouvement de piété envers le Tout-Puissant » (Iyov XV, 4). Car si D… a créé le mauvais penchant, Il a créé aussi la Torah comme antidote.
Le Sabba de Kelem zatsal affirme également que Iyov aurait eu raison, si D… n’avait pas donné la Torah. L’homme n’aurait pas pu changer sa nature, prédestiné à être Tsadik ou Rachaa. Mais si D… a crée le Yetser haraa (l’inclination au mal), il a prévu le moyen pour l’homme de le vaincre.
C’est pour cela dit le Rav Chalom Chvadron zatsal que juste avant le don de la Torah le verset dit : « vous avez vu ce que j’ai fait aux égyptiens? »(Chémot XIX, 4). Comme pour dire: avez-vous réfléchi à la conduite du Pharaon et des égyptiens? Comment comprendre, que contre toute logique, ils se soient obstinés à vouloir garder les enfants d’Israël en Egypte ? Tant de coups et de souffrances, toutes ces plaies, et ils refusent toujours de les libérer ! Ce verset vient rappeler aux enfants d’Israël, ce qui doit les pousser à vouloir la Torah car sans Elle, l’homme ne peut modérer son mauvais penchant.
Comme dit le Messilat Yécharim (ch 5) : « si c’est Le remède créé pour le Yétser haraa, il est évident que l’homme ne pourra pas guérir autrement de cette plaie. Celui qui pense qu’il en échappera par d’autres moyens se trompe et ne sentira pas son mauvais penchant s’emparer de lui, jusqu’à la perte de son âme». La Guémara (Kidouchin 30,b) nous enseigne : « si tu rencontres ce voyou entraine-le à la maison d’étude, s’il est de pierre il sera pulvérisé et s’il est de fer il sera brisé » comme il est dit : « est-ce que ma parole ne ressemble pas au feu dit l’Eternel et au marteau qui fait voler en éclats le rocher » (Yérmiya XXIII, 29).