L’Eternel dit à Moché d’avertir le Pharaon, avant de lui infliger la septième plaie : « Tu tyrannises encore mon peuple, en ne le laissant pas partir : eh bien ! Moi, Je ferai pleuvoir demain, à pareille heure, une grêle très intense, telle qu’il n’y en aura pas eu de semblable dans l’Egypte, depuis son origine jusqu’à ce jour » (Chémot IX, 18).
Rachi nous révèle que Moché « traça un trait au mur : quand le soleil arrivera, demain, sur ce trait la grêle tombera ». Moché aurait pu se contenter d’avoir dit « à pareille heure », pourquoi fallait-il faire une marque sur le cadran solaire, pour indiquer l’heure exacte, de l’arrivée de la grêle. Le Béér Yossef fait remarquer que pour la plaie de la peste, l’Eternel fixa également le moment de départ de la mortalité : « c’est demain que l’Eternel exécutera cette chose dans le pays » (Chémot IX, 5), et sans qu’il y ait eu besoin de préciser un horaire déterminé. En quoi la plaie de la grêle était-elle si différente ?
La réponse est dans la particularité de cette plaie, qui dévoile la toute puissance de D…, lequel décide en maitre absolu des lois de la nature, pour révéler Sa grandeur aux yeux des Egyptiens. Généralement une forte grêle survient par temps froid, précédée de gros nuages, qui cachent le soleil. Cette septième plaie, était une grêle totalement inhabituelle, combinée de glace et de feu, dans une union contre nature, elle ne tombait pas des nuages, mais directement du ciel. Et lorsque le Pharaon demanda à Moché « d’implorer l’Eternel (pour) qu’Il mette un terme à ces tonnerres célestes, à cette grêle (…) Moché (…) étendit les mains vers le Seigneur (en signe de supplication) ; tonnerres et grêles disparurent et la pluie ne s’épancha point sur la terre » (Id. IX, 28, 33). Instantanément elle s’arrêta net en l’air !
Cependant de gros morceaux de grêles restèrent suspendus dans le ciel, pour ne tomber qu’à l’époque de Yéhochoua, comme il est dit « L’Eternel fit tomber sur eux, jusqu’à Azêka, d’énormes grêlons du ciel qui les tuèrent » (Yéhochoua X, 11). Et la Guémara (Bérakhot 54b) nous rappelle qu’il s’agissait bien là des « restes » de la grêle d’Egypte, celle que Moché avait annoncée, en traçant un trait sur le mur pour prédire l’instant précis de son apparition et de sa chute : « lorsque les rayons du soleil arriveraient à hauteur de ce trait ».
Pour chacune des plaies, qui duraient environ une semaine, l’avertissement avait été, lui, de trois semaines. C’est que D… est compatissant, même à l’égard des « méchants ». Il prévient « ceux qui le craignent » et souhaite leur repentir. « Tout homme ou animal qui se trouvera dans les champs et qui ne sera pas rentré dans les maisons sera atteint de la grêle et périra » (verset 19).
Et au moment décisif, « L’Eternel dit à Moché : Dirige ta main sur le ciel et qu’il y ait la grêle sur tout le pays d’Egypte, sur les hommes, sur les bestiaux, sur toute l’herbe des champs dans le pays d’Egypte », (Id. IX, 22). Pourquoi la Torah revient-elle préciser que la grêle sévirait sur les hommes, les bestiaux et sur les herbes des champs ?
Le Rav de Brisk, Rabbi Yitshak Zéév Soloveitchik, zatsal, répond que la Torah nous apprend ici que la grêle n’est pas tombée, indifféremment partout sur toute l’Egypte, mais de façon ciblée, uniquement sur les hommes incrédules qui ne s’étaient pas abrités, sur les bêtes restées dehors et sur l’herbe des champs.
Est-ce que toutes les maisons d’Egypte étaient bien solides, pouvaient-elles résister à ces gros morceaux de grêles et au feu tourbillonnant qui se mêlait aux glaçons ? Non, certainement pas ! Cette plaie était vraiment « ajustée », le miracle exceptionnel.
« Car la force est à L’Eternel, à Lui la puissance, au Ciel comme sur terre, Il exerce Son pouvoir selon Sa volonté ».
Chabbat Chalom Oumévorakh