Pekoudé

Une goutte de Torah – Année 12 – n° 597 – Pekoudé

6 Adar II 5784 – 16 mars 2024

Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.

L’art de donner

Cette Paracha fait une comptabilité précise des matériaux offerts par le peuple pour la construction du Tabernacle.

Cet inventaire était rendu nécessaire, d’après le Midrash, par la rumeur selon laquelle Moïse aurait détourné une partie des fonds levés à son profit ; il décida donc de clouer le bec aux médisants par un compte-rendu précis.

Pour éliminer tout doute, il demanda à Itamar, le fils d’Aaron, un prêtre au-dessus de tout soupçon, de diriger cet inventaire. Cet épisode a eu des répercussions jusqu’à nos jours puisque la loi juive (Hala’ha) stipule ainsi que les fonds communautaires ne peuvent pas être administrés par moins de deux personnes.

Lorsqu’on lit le détail de l’inventaire, on constate néanmoins une anomalie : la Torah fait un décompte précis des quantités d’or, d’argent et de cuivre utilisés pour le Tabernacle, mais elle n’en donne l’utilisation précise, c’est-à-dire la liste des objets qu’ils ont permis de confectionner, que pour l’argent et le cuivre.

Rav Issa’har Dov Rubin z’l explique que les gens les plus généreux parmi le peuple ont donné l’or, les moins généreux l’argent, et les avares le cuivre.

Il rajoute que ceux qui donnent sans trop se faire prier se fient en général à l’honnêteté de ceux à qui ils ont remis leur don, tandis que ceux qu’on a plus de difficulté à solliciter exigent un décompte précis de l’utilisation de leurs dons. 

Ainsi, les critiques venaient essentiellement de ceux qui avaient donné l’argent et le cuivre alors que ceux qui avaient donné l’or ont fait entièrement confiance à Moïse et n’ont pas demandé de rapport sur la manière dont leurs dons avaient été utilisés.

Il n’est bien entendu pas question de donner de façon aveugle, et c’est même un devoir de connaître la destination des sommes remises, mais, dans ce domaine, il faut savoir faire preuve de mesure et se garder d’une méfiance excessive.

Une histoire

Une fillette demande un Euro à sa mère pour donner à une vieille dame. La mère, ravie de voir sa fille faire preuve de générosité s’exécute immédiatement ; et le même scénario se répète jour après jour.

La mère, touchée par la persévérance de sa fille, décide un jour de lui donner deux Euros. Le soir, elle demande alors à sa fille qu’elle a été la réaction de la vieille dame. La fillette répond : “super, aujourd’hui, j’ai pu acheter une glace à deux boules”.

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta