Parachat VAYERA
Qu’on aille quérir un peu d’eau, lavez vos pieds et reposez-vous sous l’arbre » (Béréchit XVIII, 4), dit Abraham aux trois anges, venus le visiter (et qu’il prend pour de simples voyageurs).
Rav Yéhouda au nom de Rav nous enseigne (dans Baba Métsia 86b), que pour tout ce qu’Abraham a personnellement fait, pour ses invités, le Saint béni-soit-Il le fera, par Lui-même, à ses descendants; mais pour tout ce qu’Abraham aura fait faire, par un intermédiaire, le Saint béni-soit-Il le fera faire, également, par un tiers. Mesure pour mesure.
« Abraham courut au troupeau » (verset 7) : « un vent s’éleva de chez l’Eternel (directement, sans intermédiaire) qui suscita des cailles du côté de la mer, et les abattit sur le camp » (Bamidbar XI, 31).
« Il prit de la crème et du lait » (verset 8) : « Je vais faire pleuvoir sur vous une nourriture céleste (la manne) » (Chémot XVI, 4).
« Il se tenait devant eux sous l’arbre » : « Je vais me tenir, devant toi, là-bas sur le rocher, au mont Horev » (Chémot XVII, 6).
« Et Abraham alla avec eux pour les raccompagner » (verset 16) : « D… les guidait le jour » (Chémot XIII, 21).
Mais, pour avoir demandé, à quelqu’un d’autre, qu’il « aille quérir un peu d’eau » : c’est à un intermédiaire, Moché, que D… fait appel, pour « frapper ce rocher et il en jaillira de l’eau » (Chémot XVII, 6)!
« Qu’on aille quérir », Abraham fait appel à une tierce personne. L’action sera faite par un intermédiaire. Il est dit, plus loin, « il prit un jeune taureau tendre et gras et le donna au garçon ». De qui s’agit-il ? De son fils, Ychmaël, et ce pour l’initier aux mitsvots (Midrach Rabba 48,13). Mais alors, que peut-on reprocher à Abraham ? S’il demande à son fils de participer, n’est-ce pas pour lui apprendre les règles de l’hospitalité ?
La Torah vient nous apprendre, ici, que l’éducation des enfants, doit se faire par l’exemple, qui, elle, est la meilleure des éducations. A voir le comportement du père, ils intègreront la même conduite. Comme le dit, plus loin, le verset : « si Je l’ai distingué, c’est pour qu’il prescrive à ses fils et à sa maison après lui, d’observer la voie de l’Eternel » (Béréchit XVIII, 19). C’est par sa conduite qu’Abraham amènera, à son exemple, son entourage à suivre le chemin de l’Eternel.
L’ange apparu à la mère de Chimchon, pour lui annoncer sa naissance, lui recommanda : « ne bois ni vin ni autre liqueur enivrante et ne mange rien d’impur (…) tu concevras et tu auras un fils (…) le rasoir ne doit pas toucher sa tête, car cet enfant doit être naziréen consacré à D… dès le sein maternel » (Choftim XIII, 5). Lorsqu’elle raconte à Manoa’h, son mari, les propos de l’ange, il implore immédiatement l’Eternel : « que l’homme divin que Tu as envoyé revienne nous visiter, pour nous enseigner nos devoirs à l’égard de l’enfant qui doit naître ». L’ange revint et lui dit : « tout ce que j’ai dit à ta femme, tu dois toi aussi t’en abstenir, ne mange rien de ce que produit la vigne, ne bois ni vin… tout ce que je lui ai prescrit tu l’observeras » (verset 14).
Pourquoi l’ange prescrit-il à Manoa’h les mêmes interdictions qu’il avait ordonné à sa femme. C’est que Manoa’h lui avait demandé des conseils sur l’éducation de son futur enfant et l’ange lui répondit : « Toi aussi, tu dois t’abstenir du vin et observer tous les interdits du Nazir et c’est ainsi, par l’exemple, que tu assureras son éducation ».
A l’homme qui demanda, un jour, au Rabbi de Kotsk une bénédiction pour son fils, afin qu’il étudie la Torah, le Rabbi répondit : « si tu veux vraiment que ton fils étudie, montre lui l’exemple et étudie, toi le premier, devant lui, sinon … il fera comme toi et viendra à son tour, un jour, demander une bénédiction pour que son fils étudie la Torah ».
Chabbat Chalom Oumévorakh