Vayichla’h

Une goutte de Torah – Année 12 – n° 582 – Vayichla’h

19 Kislev 5784 – 2 décembre 2023

Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.

Le mérite des pères

Jacob apprend que son frère Esaü se dirige vers lui accompagné de 400 guerriers armés jusqu’aux dents (32:7) dont il n’est pas difficile de deviner les intentions.

Craignant cet affrontement, il se prépare, entre autres, par une prière qu’il commence comme suit (32:10) : “ D.ieu de mon père Abraham, et D.ieu d’Isaac mon père ! Éternel, Toi qui m’as dit: ‘Retourne à ton pays et à ton lieu natal, et Je te comblerai. ”

En invoquant Abraham et Isaac, il table sur le “ mérite des pères ”, le fait que les mérites accumulés par des hommes vertueux servent de bouclier à leurs descendants pour les protéger en cas de malheur. Ils ne seront pas de trop face à l’épreuve qui l’attend !

Une question évidente saute aux yeux : son frère Esaü devrait théoriquement bénéficier du même mérite car ils sont issus des mêmes parents. Jacob a-t-il oublié ce détail ? Quel avantage a-t-il à invoquer une protection qui sera aussi accordée à Esaü ?

Le Midrach donne la réponse : le mérite des pères n’est effectif que lorsque les enfants choisissent de suivre la même voie vertueuse. A l’inverse, celui qui se détourne de la tradition familiale – comme Esaü – ne peut prétendre bénéficier de ces mérites. C’est pour cela que Jacob ne craint pas de mettre en avant sa filiation.

Etre juif aujourd’hui, c’est certainement être descendant d’une lignée d’ancêtres qui, contre vents et marées, ont conservé leurs traditions dans des environnements souvent très difficiles. Nous pouvons aujourd’hui, comme des nains perchés sur les épaules de géants, bénéficier de leurs mérites en restant fidèles à leur héritage.

Une histoire

Un rabbin de passage dans une ville cherche un restaurant casher. Il finit par en trouver un qui porte l’enseigne “ Restaurant Casher ”.

A l’entrée, il remarque sur le mur le portrait d’un rabbin en tenue hassidique et portant une longue barbe blanche ; mais, à part ça, l’ambiance du lieu ne le rassure pas vraiment.

Le propriétaire est derrière le comptoir – très occupé par un jeu sur son téléphone portable. Il lui demande si le restaurant a un certificat de casherout.

Le propriétaire s’offusque : “ Certificat de casherout ?! Bien sûr que mon restaurant est casher, dans la tradition de mon arrière-grand père, un célèbre rabbin hassidique dont vous voyez le portrait affiché à l’entrée ! ”

Et le rabbin de répondre : “ Ben justement, je ne vous aurais pas posé la question si votre arrière-grand père était derrière le comptoir et votre portrait accroché à l’entrée ! ”

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta